La pandémie du coronavirus tient le monde en haleine. Même si aucun béninois n’a encore été officiellement déclaré porteur de ce virus découvert en Chine il a quelques mois, il est évident que les conséquences de cette pandémie affecte les citoyens béninois. En vue d’accompagner les entreprises et leurs employés dans le processus d’adaptation de leur fonctionnement aux mesures de sécurités, l’expert en sciences de gestion et des Objectifs de développement durable (ODD), et consultant en management des entreprises et organisations, Dr Harry Viderot, a prodigué quelques conseils à travers une tribune libre parvenue à notre rédaction. De même, il rappelle que cette triste pandémie devrait nous servir d’exemple pour asseoir des politiques plus efficaces de mise en œuvre des ODD.
Luire ci-dessous, l’intégralité de ladite tribune libre.
Tribune libre de Harry Viderot
Depuis janvier 2020 une épidémie de Coronavirus COVID-19 (ex 2019-n CoV) s’est propagée depuis la Chine. La pandémie de coronavirus s’accélère dans le monde. Elle touche désormais 159 pays sur 198 au total, plus de 219 000 personnes (76 000 en Europe) et a fait plus de 8 900 décès (plus de 5500 hors de Chine).Et présentement en Afrique avec 02 cas confirmés au BENIN à cette date.
1-COMMENT LES ENTREPRISES BENINOISES PEUVENT REORGANISER LEUR PLAN DE TRAVAIL ?
La crise sanitaire actuelle aura de fortes retombées économiques, qui se traduiront par des chocs sur l’offre et la demande différents de ceux des crises précédentes. Bien entendu, la priorité absolue est d’assurer la santé et la sûreté des personnes autant que possible. Je viens de proposer un programme spécifique en ce sens dénommé le passeport pour l’atteinte des objectifs …. Utile que ce soit pour les structures privées que les services publics. Car Concrètement, pour répondre à cette obligation, l’entreprise doit prendre une panoplie de mesures (à adapter bien entendu au cas par cas et selon sa situation) :
– Sur le plan organisationnel : évaluation des risques en premier lieu
Il convient ensuite d’adopter une approche graduée en fonction de l’évolution de l’épidémie et des résultats de l’évaluation des risques. Mettre en place un tableau de bord efficace.
– Sur le plan humain : campagne de communication, d’information et de sensibilisation ; diffusion de consignes et instructions notamment en matière d’hygiène et de gestion du stress;et une mise en place de tous outils appropriés et recommandés pour sécuriser les lieux de travail.
– Sur le plan technique : assistance opérationnelle des personnels ; ; adaptation des processus de travail ; mise à disposition d’équipements de protection adaptés ; etc..
2-COMMENT LES TRAVAILLEURS PEUVENT SE REORGANISER ?
L’impact économique se fait déjà sentir dans les pays les plus touchés par l’épidémie. Dans de plus en plus d’entreprises les salariés inquiets ne veulent plus aller travailler ; ou le font avec la peur de côtoyer ce risque sanitaire.
Il faudra juste respecter les mesures prônées par l’Etat rigoureusement et leurs services. Et je ne peux qu’inviter une fois encore les employeurs à s’y tenir pour sécuriser les lieux de travail ; c’est de leur responsabilité. Comme conseils aux employés. C’est de suivre avant tout les principales mesures d’hygiène et gestes barrières visant à éviter la propagation du COVID19 :
- Se laver les mains de manière très régulière
- Eviter les contacts physiques : ne plus se serrer la main ou se faire la bise pour se dire bonjour
- Tousser ou éternuer dans son coude
- Utiliser des mouchoirs à usage unique
- Ne pas se prêter les objets de la vie quotidienne (téléphone, tasse à café, …)
- Eviter les rassemblements et réunions non indispensables à la bonne marche de l’entreprise
- Eviter les déplacements professionnels dans les zones de circulation active du virus
En cas de symptômes d’infections respiratoires (fièvre, toux, difficultés respiratoires) :
- Appelez le numéro vert en faisant état de vos symptômes et suivre leurs consignes,
- Evitez tout contact avec votre entourage.
- Ne vous rendez pas chez votre médecin traitant ou aux urgences, pour éviter toute potentielle contamination.
3- QUELLES SONT LES REFORMES EN ADEQUATION AVEC LES ODDS A ADOPTER POUR PREVENIR TOUTES PANDEMIES ?
Compte tenu de la vaste propagation de l’épidémie dans de nombreux pays, de la profondeur des liens économiques entre les pays et des effets de confiance considérables sur l’activité économique, les marchés financiers et les marchés de produits de base, il est évident qu’une riposte internationale coordonnée s’impose. La communauté internationale doit aider les pays aux capacités sanitaires restreintes à éviter une catastrophe humanitaire. Le FMI se tient prêt à assister les pays vulnérables avec différents mécanismes de financement, notamment un financement d’urgence à décaissement rapide, qui pourrait atteindre 50 milliards de dollars pour les pays à faible revenu et les pays émergents.Mais il faut que cette catastrophe nous ramène au sérieux dont on doit faire face par rapport à l’atteinte des objectifs de développement durable.Car prévenir de telles catastrophes c’est mettre en œuvre les politiques adéquates, au cœur de l’Agenda 2030, décrites en 17 Objectifs de développement durable qui ont été fixées. Ils couvrent l’intégralité des enjeux de développement dans tous les pays tels que le climat, la biodiversité, l’énergie, l’eau, la pauvreté, l’égalité des genres, la prospérité économique ou encore la paix, l’agriculture, l’éducation, etc, ces choses qui sont mis à mal ce jour dans le tout le monde entier par le CORONAVIRUS. Les objectifs de développement durable nous donnent la marche à suivre pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous. Ils répondent aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, notamment ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice. Les objectifs sont interconnectés et, pour ne laisser personne de côté, il est important d’atteindre chacun d’entre eux, et chacune de leurs cibles, d’ici à 2030 ; à travers un cap chiffré, propre à l’action, pour 2030 ; un agenda universel ; un langage commun ; un cadre holistique. Tout le monde est concerné par les ODD. Chaque acteur a des impacts positifs comme négatifs sur la réalisation des ODD et a un rôle à jouer pour assurer la réussite de l’Agenda 2030.
4-COMMENT LIMITER LES PERTES FINANCIERES AU NIVEAU DE L’ETAT, DES ENTREPRISES ET DES TRAVAILLEURS ?
C’est un fait : le virus COVID-19 met l’économie mondiale en danger. Il y a crise car paralysie annoncée de la production et de la consommation. L’impact est très sensible sur les PME des secteurs du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration, de l’événementiel et du transport qui, pour certaines d’entre elles, disposent d’une trésorerie à flux tendus, ne leur permettant pas de faire face à ces fortes pertes de chiffre d’affaires. L’impact macroéconomique du coronavirus dépendra donc de la durée de la crise sanitaire : assez réduit, si l’épidémie arrive à être relativement contenue et potentiellement catastrophique si l’épidémie s’étendait considérablement.
Des mesures ciblées et de grande envergure sont nécessaires pour soutenir l’économie tout au long de l’épidémie, en préservant les liens économiques et financiers entre travailleurs et entreprises, créanciers et emprunteurs, fournisseurs et usagers finaux, afin que l’activité puisse reprendre dès la fin de l’épidémie. L’objectif est d’empêcher qu’une crise passagère ne cause un préjudice permanent aux personnes et aux entreprises à travers des pertes d’emplois et des faillites ; donc des mesures d’accompagnement économiques pour limiter l’impact de la crise du Coronavirus sur l’économie béninoise. C’est notre lutte à tous :
• L’État : est le pionnier naturel .Son action, en termes politiques et économiques, peut avoir des effets positifs mais aussi négatifs. L’Etat doit fixer le cap, à l’aide de feuilles de routes, définies en collaboration avec leurs parties prenantes.
• Les entreprises : Elles sont explicitement appelées à contribuer. Elles sont incitées à intégrer les mesures dans leur stratégie de responsabilité sociétale (RSE) mais aussi leur stratégie au sens large.
• Les citoyens : Chaque citoyen est appelé à participer en adoptant des éco-gestes au quotidien mais plus généralement en modifiant ses comportements et en se mobilisant pour des causes qui permettent de contribuer efficacement au développement durable.
Dr Harry Viderot, Dr en sciences de gestion et expert des objectifs de développement durable, Consultant en management des entreprises et organisations.