Certains produits de grande consommation notamment le piment vert et le concombre se font désirer sur les étalages. Les prix des deux produits ont monté dans les marchés de Cotonou.
Abdul Wahab ADO
Plus de vente des tas du piment de 100 FCFA ni de 200 FCFA dans certains marchés de Cotonou. Il faut débourser au moins 500 FCFA et plus pour payer un tas du piment pour faire la cuisine. Les revendeurs du piment vert sont rares sur les étalages dans certains marchés de Cotonou. Car, le prix de ce produit de grande consommation a augmenté. Une descente de notre équipe hier dimanche 22 mars 2020 a permis de faire le constat. « Je ne vends que les tas du piment à partir de 500 FCFA ou bien 2000 FCFA voire 5000 FCFA » nous a confié Maman Jeannette, commerçante de vente des produits alimentaires, rencontré au marché de Dantokpa. « C’est à 35.000 FCFA que j’ai acheté le panier ou la bassine du piment chez les producteurs » a-t-elle ajoué. Dans le rang des populations, c’est la désolation totale dans le marché. « Je me suis promené dans plusieurs endroits du marché de Dantopka pour voir ce qui serait moins cher mais le prix du petit panier a augmenté » a raconté Bénédicte Amoussou, responsable d’un bar-restaurant. « Je suis contrainte d’acheter quelle que soit la hausse car, sans le piment, il n’y a pas la cuisine » a laissé entendre la responsable du bar. Il faut remarquer que c’est la croix et la bannière chez les bonnes dames de payer du piment pour faire la cuisine en cette période de la flambée du prix du piment en croire les propos des personnes rencontrées.
Le piment, cultures maraichères les plus produites au Bénin
En effet, le piment constitue l’une des cultures maraichères les plus produites au plan national et compte parmi les légumes fruits les plus consommés dans les ménages béninois. Le piment est cultivé un peu partout au Bénin, particulièrement dans les départements du Suddu Bénin qui fournissent environ 70% de la production selon un rapport du Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA) adopté par le Bénin en octobre 2011. Le piment était l’une des cultures à promouvoir selon ce rapport. Mais hélas après une décennie, le calvaire continue. Des mesures idoines s’imposent chez les producteurs des cultures maraichères. Car, le Bénin fait toujours face à la flambée du prix de certains produits agricoles dont le piment. Pour rappel, au Bénin, le piment est l’une des cultures maraichères les plus produites et consommées et qui occupe indéniablement une place de choix dans les ménages. Cette filière constitue une source non négligeable de revenus pour les producteurs potentiels, notamment ceux des communes d’Adjohoun, Bopa et Ouaké et d’autres acteurs qui assurent son exportation. L’importance que revêt cette filière, a milité en faveur de sa prise en compte dans le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole adopté en Octobre 2011. Dans les communes d’Adjohoun, de Bopa et de Ouaké comme dans la majeure partie des localités du Bénin, le piment est intégré dans les systèmes de production des agriculteurs. Mais, du fait de nombreuses contraintes auxquelles fait face sa production, le rendement du piment dans ces trois communes ciblées par le PANA 1, reste encore faible et ne dépasse guère 1,5 Tonne/ha (DPP/MAEP, 2007) contre un rendement potentiel de 15 Tonnes/ha (Assogba-Komlan et al, 2007). Ces contraintes sont liées entre autres à la non maîtrise de l’eau dans le système pluvial de production, au non aménagement des infrastructures de production dans les zones de bas-fond, à la faible performance des techniques paysannes de production et, aux risques climatiques.
Quelques bienfaits de la consommation du piment
La consommation de piments forts peut entraîner une vive sensation de chaleur et de brûlure à la bouche, surtout chez les personnes non initiées. Le premier réflexe est souvent d’avaler une bonne gorgée d’eau fraîche, mais il s’avère que cette mesure est peu efficace. En effet, la capsaïcine, composé responsable de la saveur piquante du piment, n’est pas soluble dans l’eau, mais dans les matières grasses. Il est donc plus judicieux d’avaler une gorgée de lait, un morceau de fromage ou tout autre aliment qui contient de l’huile ou des matières grasses. Les piments forts renferment plusieurs types d’antioxydants et au fil de leur mûrissement, la concentration de plusieurs de ces composés augmente. Dans une étude analysant plusieurs antioxydants du piment, le composé ayant l’activité antioxydante la plus forte était la lutéoline, suivie de la capsaïcine et de la quercétine. La capsaïcine ou capsicine et ses dérivés sont responsables de la sensation de chaleur piquante du piment5, en plus de posséder une activité antioxydante. De plus, des études chez l’humain révèlent que la capsaïcine du piment entraîne une augmentation du métabolisme basal après la prise alimentaire. Il a aussi été démontré chez l’humain que la capsaïcine du piment peut augmenter la sensation de satiété et diminuer l’apport alimentaire. Combiné à de saines habitudes de vie, ces effets à court terme du piment peuvent être un atout supplémentaire pour les personnes qui surveillent leur poids corporel. Enfin, bien que la recherche ait parfois supposé le contraire, de plus en plus d’études s’accordent sur le fait que la capsaïcine révélerait in vitro et chez l’animal des propriétés pouvant contribuer à la prévention du cancer. On doit toutefois évaluer dans quelle mesure ces propriétés anticancer peuvent s’appliquer à l’organisme humain. Les piments forts contiennent plusieurs flavonoïdes, une vaste famille d’antioxydants. KLes principaux flavonoïdes des piments incluent notamment la lutéoline et la quercétine. Bien que de nombreuses études in vitro et chez l’animal révèlent un effet protecteur contre certaines maladies chroniques par exemple le cancer et les maladies cardiovasculaires, des revues de la littérature scientifiques ajoutent que davantage d’études chez l’humain sont nécessaires pour mieux comprendre l’effet des flavonoïdes. Certaines variétés de piment fort sont de bonnes sources d’alpha-tocophérol, un composé antioxydant qui est aussi une forme de vitamine E. En effet, plusieurs de ces piments contiennent plus de 7 mg d’alpha-tocophérol par portion de 100 g. À titre de comparaison, la noisette, un aliment considéré comme très riche en alpha-tocophérol, en contient 15 mg par portion de 100 g. En plus de ses propriétés antioxydantes, l’alpha-tocophérol, selon certaines données de recherche, pourrait jouer un rôle dans la prévention de certains cancers, des maladies cardiovasculaires et de la maladie d’Alzheimer. Les données à ce sujet sont toutefois encore mitigées et demandent des études plus approfondies. |