La délégation de l’Union européenne au Benin tient du 17 au 30 Novembre 2023, la semaine de la diplomatie climatique. Dans ce cadre, un panel a été animé le jeudi 23 novembre 2023 à Cotonou sur la collaboration entre le public et le privé pour la sauvegarde de l’environnement.
Bidossessi WANOU
Ce panel a été animé par différents acteurs dont le Directeur général de la Société de gestion des déchets solides (SGDS-Bénin), Gilles Amoussou, le Directeur référént-moniteur de Erevan Bénin S.A, Bernard Kaster, un représentant de la société Aress qui évolue dans le déploiement de solutions solaires et la promotion de mini-réseaux, le promoteur et administrateur de la Compagnie béninoise de production de polypropylène (CBPP) et un représentant de la Valdeo, spécialisée dans la valorisation des déchets en biogaz et autres. En plus des politiques de réduction de l’usage du plastique comme c’est le cas à Erevan avec le passage d’emballages plastiques aux biodégradables pour certains produits, certaines grandes surfaces se montrent de plus en plus conscientes de la nécessité de protéger l’environnement. En plus de cela, Erevan S.A développe une politique RSE en compensation aux populations. Mais à défaut de limiter l’usage du plastique, d’autres structures de la place travaillent à la mise en valeur des déchets qu’ils soient plastiques ou non. C’est la mission que s’est assignée CBPP qui est spécialisée dans la collecte et la transformation de déchets pastiques. C’est à travers des tris et régénération. Valdeo en fait de même à travers la mise en place de bio digesteurs au profit des entreprises, des foyers, écoles, centres de santé…C’est en effet un cycle avantageux qui permet de tirer profit des déchets. Mais en attendant, il y a la phase importante de la collecte, assumée par la SGDS dont la phase expérimentale dans le Grand Nokoué s’est avérée concluante, ce qui a permis de passer à l’échelle nationale, à une capacité progressive d’intervention dans toutes les communes du pays. Mais si le dispositif ici facilite le déploiement des activités, ce n’est pas le cas pour la gestion des déchets notamment du point de vue juridique pour certaines grandes surfaces. Certaines structures de mise en valeur se sont plaintes également du monopole de collecte par la GDIZ, ce qui ne leur permet pas de disposer de la matière première. Elles ont sollicité à cet effet une meilleure collaboration et des opportunités de tri qu’ils ont appelé à encourager depuis les ménages avec la mise à disposition de diverses poubelles selon la catégorie de déchets. La SGDS entend elle, renforcer le tri afin de disposer d’une quantité suffisante de déchets destinés à l’exploitation avec le projet de mise en place d’une unité de tri de 30.000 tonnes l’an à la source.
Revoir certains dispositifs réglementaires
Le procédé actuel de gestion et de valorisation des déchets présente des insuffisances. Il s’agit notamment de l’organisation des acteurs et le cadre légal pour la destruction des déchets. Des représentants de grande surface se sont plaints de nombreuses procédures qui mobilisent divers acteurs sectoriels passant du ministère de la santé à celui de la sécurité, de l’environnement et autres. Une série de procédures qui ne permettent pas une gestion optimale du temps, pendant que les déchets augmentent ou se dégradent, ce qui accentue leur entassement. Face à tout cela, des acteurs ont invité à revoir l’organisation et à renforcer le partenariat public-privé à travers la Société de gestion des déchets solides ménagers, bras exécutif de l’Etat. Alors que les acteurs, par multitude s’attèlent à être sur toute la ligne, des participants ont appelé à une organisation circulaire, ce qui induira un gain de temps et de profit avec davantage d’efficacité.
ARESS, l’alternative solaire profitable au milieu rural et à l’environnement
Pour sa part, Aress en fait de même avec la mise en place de solutions d’accès à l’énergie solaire, une offre écologique qui facilite l’autonomisation de plusieurs infrastructures publiques, écoles, commissariats, centres de santé et même les foyers en milieu rural. Avec ces offres, le milieu rural se trouve de plus en plus impacté, avec un confort de sécurité, des facilités en matière de soins de santé, et en éducation car, les enfants qui avaient des difficultés à apprendre la nuit, profitent aisément de cette solution avec un mode de paiement échelonné et avantageux. On note également le développement de petit commerce nécessitant l’énergie à savoir, les poissonneries, les kiosques de photocopies, les petites chirurgies dans les centres de santé, les accouchements…Cette solution qui réduit de diverses manières la pollution, a permis l’adoption de mini-réseau par environ 500 ménages en milieu rural. En milieu urbain, de grandes unités expérimentent également l’alternative solaire qui renforce leur mix énergétique. Au terme du panel, le représentant de la délégation de l’UE a salué l’implication des unes et des autres au vu de l’intérêt qu’a suscité le sujet. Dans le cadre de cette semaine, un concours photo initié sur la résilience à l’environnement a été organisé. Ainsi, le panel est suivi du vernissage des 12 photos finalistes et de remise de lots aux lauréats. Pour cette édition, C’est Coffi Justin Bessanvi qui a emporté le meilleur prix avec sa photo qui présente la beauté de la vaste vallée de l’Ouémé et une vue partielle de sa végétation qui sert de résilience sur un sol divers et accidenté.