Bien qu’ayant brillé par son faible apport au marché mondial du gaz au cours de la dernière décennie, l’Afrique s’active à apporter une part supérieure à ses précédentes contributions. Qu’en dit concrètement le rapport de la Chambre africaine de l’énergie ?
Sylvestre TCHOMAKOU
Grâce aux gigantesques découvertes et investissements réalisés en Mozambique d’une part, et grâce aux découvertes enregistrées au cours de la dernière décennie en Tanzanie, au Sénégal et en Mauritanie d’autre part, les exportations de gaz naturel africain ont de beaux jours en perspective. Si en 2018 l’Afrique subsaharienne fournissait 10 % de la production mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL), avec 28 millions de tonnes par an (mtpa), à en croire le magazine d’informations « Jeune Afrique », le cabinet d’analyse Akap Energy prévoit qu’en 2025, cette capacité de production africaine connaîtra une croissance de 150 % pour atteindre 84 mtpa. Soit 15 à 20 % du marché mondial.S’intéressant au potentiel d’exportation du gaz naturel africain, la Chambre africaine de l’énergie, institution interprofessionnel des métiers de l’énergie et des mines en Afrique, a fait savoir que les découvertes ont révélé au total près de 200trillions cubicfeet (TcF) de réserves de gaz, soit suffisamment pour fournir les deux tiers de la demande mondiale actuelle durant vingt ans. Ceux à quoi s’ajoutent les 200 TcF de réserves prouvées au Nigeria.
75 milliards de dollars pour passer du virtuel au concret
Mesurant tous les avantages que pourrait présenter un tel rebond de l’Afrique dans ce marché mondial après une quasi-absence de grands projets d’investissements pendant près d’une dizaine d’années, les grandes firmes internationales comme Total, Exxon Mobil ou Shell ont décidé de s’impliquer. Pour ce faire, plus de 75 milliards de dollars, dont les 2/3 sont engagés pour être injectés au Mozambique. A en croire le magazine « Jeune Afrique », les principaux investissements se concentrent sur la côte Est du continent, en raison de la proximité des zones de productions avec les grands marchés d’importations asiatiques, et ce, malgré les coûts élevés.