Le mois de septembre est celui de l’explosion des annonces de bourses européennes en direction des enseignants et étudiants africains. Avant la mise en ligne des offres de bourses prévue pour le mois de septembre, l’Union Européenne multiplie des rencontres d’informations et d’échanges au profit du corps enseignant de l’enseignement supérieur et des étudiants en Master et plus. Via un atelier d’information sur le programme ERASMUS+ tenue à l’amphi IDRISS DEBY de l’Université d’Abomey-Calavi, les experts du projet encouragent, incitent et mobilisent les étudiants béninois à postuler massivement pour accroître leur chance de réussite à ces différentes bourses. Ces rencontres assorties d’échanges et de jeux questions-réponses ont été très édifiantes aux étudiants et aux enseignants pour mieux se positionner sur le programme ERASMUS+ qui fait le lien entre les universités d’Afrique et d’Europe en lien avec une formation éducative de qualité.
Chaque État Européen, à tour de rôle au pupitre, a présenté ses offres de services et d’opportunités de bourses aux professeurs et aux étudiants béninois fortement mobilisés ; et qui ont fait salle comble à l’amphi Idriss Déby devenu exiguë pour accueillir les participants. Pour l’ambassadrice des Pays-Bas près le Bénin, la coopération académique entre son pays les royaumes des Pays-Bas et la République du Bénin, date depuis la nuit des temps (1980). En termes d’opportunités, les Hollandais mettent sur le marché de la bourse au Bénin, des formations dans le domaine institutionnel. Ce n’est pas tout. Les Pays-Bas mettent aussi gracieusement plusieurs modules de formation au profit de l’enseignement supérieur au Bénin. Ces domaines de coopération, d’octroi de bourses entre les universités Néerlandaises et les universités Béninoises vont de l’agriculture à la sécurité alimentaire d’une part, de la santé de reproduction des droits sexuels, l’eau, la santé, la botanique, les métiers du port d’autre part. Ces bourses sont octroyées aux étudiants et enseignants en science de santé mais aussi aux doctorants qui font des recherches dans le secteur agro-alimentaire et agro-business. Les profils sont, entre autres, les étudiants en master ou post-master dans les secteurs déjà évoqués ci-dessus. D’autres pays comme l’Allemagne partent favorables pour appuyer le Bénin dans les recherches.
L’Allemagne met à disposition des universités du Bénin 180 bourses ou d’opportunités de voyage dans le sous-secteur de l’agriculture. Pour cette raison, la République fédérale d’Allemagne et le Bénin cherchent des solutions communes aux défis globaux liés à la sous-alimentation des communautés et au bien-être des populations. En offrant les 180 bourses en direction du corps enseignant et des étudiants en master, les allemands entendent renforcer le secteur agricole et l’économie locale levier de la valeur ajoutée à l’économie nationale.
La Belgique fait sienne la vision de l’Union Européenne pour un partenariat gagnant-gagnant entre les Universités d’Europe et celles du Bénin. À ce titre, entre 2018-2022, il y a eu 120 mobilités sortantes et entrantes entre les chercheurs Belges et Béninois. Ces échanges de partage de connaissances et d’expériences entre les deux pays ont créé un réseau d’inter-culturalité et d’apprentissage des langues.
La France est un partenaire majeur dans la coopération académique avec la Bénin. Pays colonisateur par essence, la France tire les ficelles de son partenariat académique depuis la nuit des temps. Selon les statistiques, la France accorde plus de bourses et accueille plus d’étudiants Béninois plus que tout autre pays. On note beaucoup de mobilités entre les apprenants français et béninois. Chaque année les étudiants béninois qui vont étudier en France sont plus de 100000. Ces dernières années, le nombre d’étudiants dans l’enseignement français est passé du simple au double. De 100000 auparavant, le quota d’addition des Béninois au pays de Macron est passé à plus de 200000, selon des critères sélectifs bien établis. Les étudiants et enseignants béninois qui vont en France reçoivent des formations ou de renforcement des capacités dans les domaines de droit, de la médecine, de la diplomatie, de l’agriculture de la politique et des questions des personnes et des biens.
ERASMUS+, UN PROJET BIEN SUIVI PAR LES BÉNINOIS
La Directrice de la coopération universitaire et scientifique, Judith AHOUNOU AÏKPÉ, le Directeurs des bourses et aides universitaires Martin OGOUSSAN ; le Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Félicien AVLÉSSI et le Directeur de cabinet du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Rogatien TOSSOU ont joint leur voix pour saluer le bien-fondé de ce programme en phase avec la vision du Président Patrice Talon pour le secteur de l’Éducation. Dans une allocution brillamment improvisée, Judith AHOUNOU AÏKPÉ a notamment encouragé les jeunes chercheurs à postuler en nombre croissant aux bourses. Elle a aussi plaidé pour une facilitation d’obtention des visas au près des pays d’accueil. Martin OGOUSSAN, point focal du projet ERASMUS+ au Ministère de l’enseignement supérieur a abondé dans le même sens. Il a souhaité un réseautage efficace de partage de connaissances et d’expériences scientifiques entre l’Afrique et l’Europe. Le Recteur Félicien AVLESSI s’est réjoui du fait que l’UAC se taille la part du lion parmi les centres bénéficiaires du programme. En lançant officiellement le programme ERASMUS+ édition 2023, Rogatien TOSSOU a marqué sa satisfaction quant à la nomination d’un point focal ERASMUS+ au Bénin. Ainsi que des rencontres d’échanges avec des parties prenantes du projet dont l’une des finalités est la tenue de la présente promotion du programme. Il poursuit : « je souhaite que la coopération continue de se renforcer à travers des ateliers d’appropriation du programme et d’appui technique aux États membres ».
TEMOIGNAGES DES BENEFICIAIRE DE ERASMUS+
Via des témoignages poignants, les anciens et nouveaux bénéficiaires du programme ERASMUS+ ont exprimé leur joie d’être sélectionnés pour aller se renforcer dans les universités de l’Europe. La Doctorante en tourisme, Stéphanie BOCCO a bénéficié d’une bourse d’un An en Espagne aux îles Canaries. Elle a été mieux outillée dans son domaine de recherche. Dans son intervention, elle n’a pas manqué d’évoquer des difficultés liées à communiquer en Espagnol. Yaovi Bruno, doctorant en microbiologie médicale et vétérinaire à l’école doctorale de l’UAC a passé plusieurs mois en Roumanie pour le renforcement de ses capacités en microbiologie. Très reconnaissant envers les européens, l’heureux récipiendaire a incité les étudiants béninois à participer au concours de bourses. Félix SESSOU, Docteur à l’Ecole polytechnique de l’UAC (EPAC) a soutenu sa thèse grâce au programme ERASMUS+ qui lui a permis d’aller passer six semaines de stage de formation en élevage et en industrie dans une ferme de la Roumanie. L’accueil qui lui a été réservé, selon ses dires, a été enthousiasmant. Tous souhaitent la pérennisation du programme ERASMUS+ qui sûrement va améliorer qualitativement l’offre de l’éducation en milieu enseignant et estudiantin. La semaine de l’Europe a surtout été enrichie par un atelier de sensibilisation des enfants aux bonnes pratiques environnementales. Pour un environnement saint et vivable, l’Union Européenne plaide pour des comportements éco-citoyens.