Face à la faible bancarisation des Petites et moyennes entreprises, la Chambre Consulaire Régionale de l’Uemoa (CCR-Uemoa) conduit à Ouagadougou depuis lundi 14 avril 2025, une réflexion sur un nouveau dispositif de financement adapté aux réalités économiques des acteurs privés de la sous-région. Plusieurs élus consulaires régionaux prennent part à ces travaux.
Sylvestre TCHOMAKOU
En Afrique de l’ouest, face à la difficulté des Toutes Petites Entreprises (TPE), des Petites et Moyennes Entreprises (PME) à accéder aux financements classiques, la Chambre Consulaire Régionale de l’UEMOA (CCR-UEMOA) explore de nouvelles pistes pour structurer un dispositif plus en phase avec les besoins réels du secteur privé communautaire. C’est à ce titre que s’est ouvert, lundi 14 avril 2025 à Ouagadougou, l’atelier régional de validation de l’étude de faisabilité sur le dispositif de financement des Très Petites Entreprises (TPE), Petites et Moyennes Entreprises / Industries (PME/PMI), entreprises artisanales et structures agro-sylvo-pastorales adossées aux Caisses des Dépôts et de Consignations ou organismes assimilés des États membres de l’Uemoa.

S’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Stratégique 2020-2030 de la CCR-Uemoa, ce rendez-vous présidé par la Directrice Générale de l’Artisanat du Burkina Faso, Lydie Zongo Sanon, représentant le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, a été l’occasion d’analyser les conclusions de l’étude suscitée. Pour la Directrice Générale de l’Artisanat, le constat, dans l’ensemble des pays, fait état de ce que les PME, qui constituent environ 80 % du tissu entrepreneurial régional, font face à des « défis persistants et multiformes ».

Ce qui limite leur rôle dans la transformation économique des pays. Ces défis, va relever le Commissaire de l’Uemoa, Paul Koffi KOFFI, sont amplifiés par l’accès restreint au crédit bancaire, soit un taux d’accès de seulement 22 %, contre une moyenne africaine de 35 %. « L’étude que nous examinons aujourd’hui vise à mettre en place un mécanisme efficace et adapté aux besoins des entreprises les plus vulnérables. Il s’agit d’une étape décisive qui nous permettra d’affiner les modalités de mise en œuvre du dispositif, afin qu’il puisse répondre pleinement aux attentes de nos entrepreneurs et nos économies », dira le représentant de la Présidente de la CCR-Uemoa, Adama Traoré.

Le dispositif envisagé s’appuie sur les Caisses de Dépôts et de Consignation ou structures similaires, en vue de créer un levier financier à même de fluidifier le soutien aux entreprises les plus vulnérables. Une approche qui vise à enrichir l’écosystème financier régional avec des solutions calibrées aux spécificités locales. Pour rappel, l’ambition de la CCR-Uemoa est de faire de l’institution un moteur de l’entrepreneuriat communautaire. Aux côtés de la BCEAO, de la BOAD, de la BAD, des ministères économiques des huit États membres, des partenaires techniques et financiers, les participants entendent affiner les modalités de mise en œuvre pour une opérationnalisation effective du dispositif.