Le dynamisme économique du Bénin devrait reprendre pour s’établir à 6,5% en 2022 et en 2023, contre une croissance estimée à 6 % en 2021. La Banque mondiale l’a révélé dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales publié mardi 11 janvier 2022.
Félicienne HOUESSOU
Le Bénin est sur la bonne voie quant à son objectif d’atteindre une croissance de 8% à l’horizon 2026. Cette tendance a été confirmée par l’institution basée à Washington, dans son rapport 2022 sur les perspectives économiques mondiales. Selon la Banque mondiale, l’économie béninoise devrait croître de 6,5 % en 2022, contre une croissance estimée à 6 % en 2021. La banque a attribué le rebond à la hausse des cours des produits de base et de l’assouplissement des restrictions sociales. « Le niveau élevé des prix des produits de base devrait favoriser la reprise à court terme dans la région », note le rapport. Le document indique que la croissance des paysexportateurs de produits de base non pétroliers a également bénéficié de la hausse des prix des métaux et desdenrées alimentaires. Au niveau des pays de l’Uemoa, l’économie du Burkina Faso chute de 6,7% pour s’établir à 5,6% ; la Côte d’Ivoire enregistre une croissance en hausse de 6,2% à 6,5% ; la Guinée-Bissau note une croissance de 3,3% en 2021 à 4,0% en 2022 ; la croissance de l’économie malienne passe de 4,0% à 5,2% ; celle du Niger fera un bond de 5,5% à6,2% ; l’économie sénégalaise croît de 4,7% à 5,5% ; enfin le Togo enregistre une croissance allant de 5,1% en 2021 à 5,6% en 2022.
Vers une hausse globale de la croissance subsaharienne
La Banque mondiale indique dans son rapport que la croissance en Afrique subsaharienne devrait reprendre légèrement pendant la période de prévision, pour s’établir à 3,6 % en 2022 et 3,8 % en 2023. L’institution de Bretton Woods signale que le niveau élevé des prix des produits de base devrait favoriser la reprise à court terme dans la région. « Le Nigéria et l’Angola profitant de l’augmentation des cours pétroliers et de l’assouplissement graduel desbaisses de production dans les pays de l’OPEP+. La croissance devrait atteindre 2,5 % en 2022 et 2,8 %en 2023 au Nigéria, tandis qu’elle s’accélérera à 3 % en moyenne en 2022-23 en Angola. En Afrique duSud, la croissance devrait retomber aux niveaux d’avant la pandémie, freinée par des obstacles structurelset le lourd endettement du pays », peut-on lire. Par ailleurs, le document signale que les prix élevés du coton et des denrées alimentaires comme le café bénéficieront aux exportateurs deproduits agricoles (Éthiopie, Kenya et Tanzanie). Dans certains pays, cependant, l’expansion des activitésagricoles sera limitée par des incertitudes diverses, notamment des périodes de sécheresse et desprécipitations inférieures à la moyenne, ainsi que l’intensification des conflits.
Cette situation est également la conséquence des effets persistants de la pandémie et de la réduction des mesures d’aide. A cela s’ajoutent l’incertitude en matière de politique publique et l’aggravation de l’insécurité dans certains pays. D’après la Banque mondiale, la pandémie a entravé les progrès accomplis dans la lutte contre la pauvreté et dans la réalisation des principaux objectifs de développement dans l’ensemble de la région, effaçant plus d’une décennie de gains enregistrés dans le revenu par habitant pour certains pays. Dans plus d’un tiers des pays de la région, dont l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigéria, le revenu par habitant en 2022 restera inférieur au niveau d’il y a dix ans, soutient-elle.
Des défis pour la sous-région
Les risques pesant sur ces prévisions sont plutôt orientés à la baisse, indique la Banque Mondiale. « La pauvreté, l’insécurité alimentaire, la hausse des prix des produits alimentaires et les tensions géopolitiques pourraient peser sur la demande des consommateurs et freiner la croissance. Un net ralentissement de la croissance économique mondiale pourrait entraîner d’importantes corrections à la baisse des prix des produits de base au détriment des pays producteurs de pétrole et de métaux », poursuit-elle. Les pays confrontés à des problèmes de surendettement pourraient avoir plus difficilement accès aux financements extérieurs, ce qui nécessiterait un ajustement budgétaire brutal. S’exprimant sur le rapport, le président de la Banque mondiale, David Malpass, a déclaré que l’économie mondiale est simultanément confrontée au COVID-19, à l’inflation et à l’incertitude politique, avec des dépenses gouvernementales et des politiques monétaires en territoire inconnu. « Les inégalités croissantes et les défis sécuritaires sont particulièrement néfastes pour les pays en développement. Mettre davantage de pays sur une trajectoire de croissance favorable nécessite une action internationale concertée et un ensemble complet de réponses politiques nationales », a-t-il déclaré. Les faibles taux de vaccination contre la COVID-19 exposent les pays dela région à une résurgence et une aggravation des vagues épidémiques, ce qui pourrait ébranler à nouveaul’activité économique. La prolongation de la pandémie risque d’exacerber les problèmes de développementet de santé existants, d’enrayer les réformes structurelles et budgétaires, et d’entraîner des pertes decapital humain durables.