La communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union européenne (UE) œuvrent à freiner le phénomène de l’insécurité maritime dans la sous-région ouest africaine. Dans ce cadre, un séminaire de haut niveau sur la question s’est tenu à Abuja au Nigéria du lundi au mardi 05 avril 2022.
Félicienne HOUESSOU
Le séminaire organisé par la Commission de la CEDEAO et financé par l’Union européenne devra aboutir à la fourniture aux pays côtiers de la CEDEAO, des équipements d’une valeur de 5,4 millions d’euros. L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet d’appui à la sécurité maritime intégrée en Afrique de l’Ouest (SWAIMS). Selon le communiqué de la CEDEAO, au total 30 bateaux pneumatiques à coque rigide (RHIB) seront fournis afin d’aider les Etats côtiers membres de la CEDEAO à lutter contre l’insécurité maritime. Les bateaux et le matériel médico-légal seront fournis aux pays côtiers de la CEDEAO par le portugais IP. Camões, en étroite collaboration avec la marine portugaise qui assurera également la formation et la maintenance. Egalement, d’autres partenaires de mise en œuvre de SWAIMS sont impliqués. Il s’agit de l’Institut de sécurité maritime interrégional en Côte d’Ivoire, l’Université maritime régionale au Ghana, le Groupe d’action intergouvernemental contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) de la CEDEAO et le Bureau des Nations Unies sur la drogue et le crime. Selon le chef d’équipe SWAIMS, Dr Axel Klein, en termes financiers, la livraison de RHIB et d’équipements médico-légaux d’une valeur de plus de 5 millions d’euros est la composante la plus importante du projet SWAIMS. Il précise que les bateaux et les équipements renforceront considérablement la capacité des pays bénéficiaires à faire respecter l’État de droit dans leurs eaux territoriales et leurs zones économiques exclusives adjacentes.
En effet, l’insécurité maritime est depuis longtemps l’une des menaces les plus persistantes et les plus insolubles pour les communautés maritimes et la prospérité économique en Afrique de l’Ouest. Consciente de ce problème et de ses ramifications bien au-delà de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO a lancé sa stratégie maritime intégrée en 2014 avec des paramètres pour le développement de l’économie bleue fondés sur un cadre de sécurité cohérent. La CEDEAO, en collaboration avec la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), a formulé le Code de conduite de Yaoundé comme base d’une sécurité maritime régionale à large assise dans tout le golfe de Guinée. Cependant, ce partenariat de sécurité va au-delà de l’Afrique et englobe l’Union européenne (UE) et d’autres acteurs internationaux clés situés géographiquement en dehors du golfe de Guinée. Pour la coordinatrice principale de l’UE pour le golfe de Guinée, l’ambassadeur Nicolas Berlanga Martinez, l’UE est un partenaire engagé dans la région du golfe de Guinée et continuera de fournir une assistance étendue et ciblée pour renforcer les caractéristiques essentielles de l’architecture de sécurité de Yaoundé, consolidant ainsi la relation de longue date entre la CEDEAO et l’UE. Notons que le Bénin a été activement représenté à ce séminaire de haut niveau sur la sécurité maritime.