Le Fonds de solidarité africain (FSA) s’est entretenu avec les banques, structures financières et entrepreneurs à Cotonou hier mercredi 19 février 2019. A l’occasion, le fonctionnement du fonds, son utilité et le rôle qu’il joue aux côtés des banques et entreprises et autre partenaires en quête de financement ont été présenté au parterre d’invités. Cette présentation qui a reçu l’accompagnement du Fonds africain de garantie et de cautionnement (AFGC) avec des rencontres B to B, s’est déroulée en présence du directeur général du Trésor et de plusieurs hauts responsables du FSA.
Bidossessi WANOU
La création et l’émergence des entreprises dans certaines nations font face à un accès limité au financement. On note des difficultés croissante de collaboration entre les opérateurs de tous les secteurs d’activité en quête de financement, les banques et autres structures de financements. Le Fonds de solidarité africain s’offre maintenant pour une parfaite médiation. Professionnel incontestable qui fait depuis bientôt quatre décennies ses preuves dans la garantie, le Fonds de solidarité africain (FSA) détient la panacée pour concilier ces deux acteurs clés qui ont tous intérêt à se donner la main pour un parfait rayonnement économique. Mais ce n’est pas encore le cas sachant que les institutions financières pour la plupart hésitent à octroyer des crédits à certaines entreprises en raison des nombreux risques qui entourent cette opération. Mieux, les institutions de financement estiment que les demandeurs ne détiennent pas suffisamment de sûretés. Et même lorsqu’elles le peuvent, en cas de réalisation des risques pris par les bailleurs, soit les faiblesses du système judiciaire dans les pays membres du FSA alourdissent les procédures de recouvrement ou les rendent aléatoires. Autant de situations auxquelle compte pallier le Fonds de solidarité africain. Dès lors, le FSA entend s’affirmer comme une institution forte et innovante, partenaire privilégié des acteurs du développement économique, offrant des produits de garantie et de financement diversifiés, adaptés et compétitifs. De ce fait, le Fonds entend promouvoir le financement des investissements publics et privés dans ses Etats membres, notamment ceux promus par les PME/PMI, en sécurisant les concours octroyés par les établissements de crédits ; faciliter la mobilisation de l’épargne locale et extérieure pour le financement de l’investissement, en sécurisant les opérations de levée de ressources sur les marchés financiers. Tout ceci vise à terme à renforcer la lutte contre la pauvreté en appuyant les institutions de micro-finance à accéder aux financements bancaires et contribuer à l’émergence et au renforcement des Fonds de garantie nationaux dans les Etats membres en vue de renforcer les dispositifs d’appui aux Petites et moyennes entreprises et Petite et moyenne industrie PME/PMI.
Les prestations du Fonds de solidarité africain
Le cœur de métier du FSA demeure la garantie financière dont l’objectif principal est de sécuriser et faciliter les levées de fonds sur le marché financier ainsi que les financements à moyen et long termes octroyés par les banques et institutions de financement du développement. Outre la garantie financière, le FSA a développé des expertises dans d’autres types d’interventions, tels le refinancement qui permet aux entreprises de bénéficier de décaissements afin de rendre soutenables les échéances de remboursement de leurs prêts. Par le même biais, il permet, si nécessaire, à l’entreprise de rembourser ses crédits sur une durée plus longue que celle accordée par les établissements de crédits. Le refinancement leur permet aussi de mettre en adéquation la durée de leur intervention en crédits avec les ressources affectées, relativement à la structuration de ces ressources, la bonification de taux d’intérêt exclusivement destinée aux Etats membres et à leurs démembrements, en vue de l’allègement de la charge d’intérêts sur les financements extérieurs mobilisés ; l’arrangement et la structuration de financement, instrument par lequel le FSA offre son expertise d’ingénierie et de conseils aux entreprises dans les Etats membres, notamment les PME / PMI et les Services financiers décentralisés (SFD) dans la recherche et la structuration de leurs besoins de financement, la gestion de fonds pour compte de tiers par le bais duquel, le FSA propose aux Etats, aux bailleurs de fonds et aux organisations internationales son expertise pour la gestion de fonds pour ces institutions désirant avoir un impact sur l’accès au financement des investissements dans certains secteurs spécifiques de l’économie (agriculture, artisanat, pèche, élevage, etc.) ; d’une catégorie d’entreprise (TPE/PME) ; d’une frange spécifique de la population (femmes, jeunes, etc.); des bénéficiaires d’un programme ou un projet de développement économique et social dans un pays membre du FSA.
Les instruments d’interventions du FSA
Les instruments d’intervention du FSA sont légion. On peut noter ici quelques axes principaux à savoir ; la garantie financière (individuelle et de portefeuille), l’allongement de la durée des prêts et la bonification de taux d’intérêt ; la Garantie Individuelle, un mécanisme à travers lequel, le FSA offre le partage de risque aux Etablissements de crédits dans le cadre des financements accordés aux entreprises notamment les PME/PMI et la couverture du risque encouru par l’investisseur ou le prêteur dans le cadre des opérations de levée de ressources (emprunt obligatoire, emprunt interbancaire, billets de trésorerie, bons des établissements financiers et Institutions financières régionales). Le FSA dispose également d’outils de garantie de portefeuille, ce qui lui permet de déléguer la décision d’octroi de sa garantie à la banque, sur la base d’une ligne et après que les critères de pré-qualification aient été définis. Si la garantie porte sur un portefeuille de crédits, elle est appelable individuellement. Allongement de durée de prêts compte tout de même au nombre des mécanismes d’interventions du FSA, avec refinancement par lequel le FSA permet d’une part, aux entreprises de bénéficier d’un allongement de la durée du crédit afin de rendre les échéances de remboursement soutenables et d’autre part, aux établissements de crédits d’accorder leur financement sur une durée convenable par rapport aux contraintes liées à la structure de leurs ressources. Au profit des Etats et leurs démembrements, le FSA grâce à la bonification de taux d’intérêt, met à disposition des financements publics mobilisés. Outre ces instruments cités ci-dessus, le FSA offre des prestations en arrangement de financement à travers des appuis aux entreprises, en particulier les PME/PMI, pour la recherche et la structuration de financements adaptés à leurs besoins et enfin, le FSA avec l’offre gestion de fonds pour compte de tiers, offre son expertise et son savoir-faire aux institutions et agences de développement pour des interventions spécifiques dans l’un de ses Etats membres. Il faut noter que la rencontre de Cotonou s’est achevée par des rencontre B to B au cours desquelles, les professionnels de la garanti on offrir leur expertise aux opérateurs en apportant quelques réponses à leurs diverses préoccupations. A la fin, les participants ont unanimement salué l’initiative vu les difficultés perpétuelles auxquelles elle font face en cas de demande de financement.
Zoom sur le FSA
L’accord portant création du Fonds de solidarité africain
(FSA) a été signé à Paris le 21 décembre 1976, mais le fonds est devenu réellement opérationnel au mois de septembre 1979. Présent dans 14 pays africains à savoir, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée Bissau, Mali, Ile Maurice, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad et Togo, il a son siège à Niamey, au Niger. Le capital autorisé du Fonds est fixé à FCFA 150 milliards réparti comme suit à raison de 60 milliards FCFA pour le Capital appelable, 90 milliards Fcfa de capital sujet à appel qui sert de garantie aux engagements pris par le Fonds. Panafricaniste, le FSA a décidé pour l’heure de limiter ses interventions aux pays membres. Au Bénin, le FSA dispose d’une garantie de 25,9 millions Fcfa pour 48,8 milliards en ressources mobilité pour 17 projets avec une bonification de 3,4 milliards pour rendre concessionnels des financements de 44,5 milliards Fcfa pour 11 différents projets d’investissement. Il a actuellement une prise de participation en cours d’une valeur de 200millions Fcfa. Il faut noter que le FSA est la première Institution de garantie à obtenir l’approbation du CREPMEF en qualité de garant agréé, dans le cadre des nouvelles règles prudentielles encadrant l’intervention des garants sur le marché financier régional de l’UMOA.