Au cours du premier semestre 2022, le Nigéria a attiré à lui seul 86% de tous les fonds levés dans le secteur de la fintech (technologies financières) de l’Afrique, faisant de ce pays de 200 millions d’habitants le marché du capital-risque le plus dynamique du continent. Ces chiffres ont été révélés cette semaine par Frost & Sullivan, une société américaine de conseil aux entreprises.
Issa SIKITI DA SILVA
« La fintech est désormais le secteur le plus populaire pour les investissements en Afrique. En 2021, son financement a franchi la barre de financement de 1 milliard de dollars et a continué à recevoir le plus grand montant de financement sur le continent, représentant 54% de toutes les transactions de financement de capital-risque », a souligné Yaa Agyare-Dwomoh, chercheuse et consultante chez Frost & Sullivan Afrique.
Le Nigéria fait partie de quatre hubs du continent aux côtés de l’Afrique du Sud, du Kenya et de l’Egypte, ces nations qui constituent le porte-étendard des technologies financières du continent africain.
« Ces hubs, connus sous le nom de « Big Four », dominent l’écosystème africain de financement des start-up et se développent à des vitesses différentes. Au cours du premier semestre 2022, le Nigéria a plus que doublé son capital de démarrage et celui du Kenya a plus que quadruplé », a expliqué Yaa Agyare-Dwomoh, spécialiste de fintech basée à Cape Town, la ville sud-africaine qui abrite le siège social de Frost & Sullivan Afrique.
Superpuissance
En 2022, le secteur des technologies financières était responsable des plus grosses transactions assurant les deux tiers du financement total des entreprises technologiques africaines, selon Frost & Sullivan.
A en croire cette firme américaine qui propose des études et des analyses de marché, des conseils en stratégie de croissance et des formations en entreprise, au cours des dix prochaines années, 54 % des dirigeants s’attendent à ce que les dépenses consacrées aux start-ups technologiques fassent plus que doubler pour atteindre 10 milliards USD ou plus d’ici 2025, car l’Occident et la Chine continuent d’être des sources importantes d’investissement sur le continent.
Selon Financial Sector Deepening Africa, une organisation de financement du développement, le secteur de fintech de l’Afrique subsaharienne va augmenter d’au moins 40 milliards USD pour atteindre 150 milliards USD d’ici la fin de 2022.
« L’Afrique devrait devenir une superpuissance technologique, car le développement de l’écosystème technologique africain devrait doubler. Cela élargira encore le rôle du continent dans la fourniture de technologie au reste du monde. Le potentiel de croissance des investissements est considérable car l’Afrique ne représente que 0,2 % de l’argent mondial investi dans les start-ups technologiques », affirme Yaa Agyare-Dwomoh.