Alors que le changement climatique bat son plein et que les sécheresses qui s’ensuivent neutralisent tout ce qui respire, les villes du monde entier, lieux de concentration du pouvoir économique se retrouvent dos au mur, transpirant sous des chaleurs extrêmes et inhabituelles. Pourquoi et que faire ?
Issa SIKITI DA SILVA
Le constat est amer dans les villes africaines à forte densité où les espaces verts, les arbres et les constructions écologiques sont rares, et les infrastructures de base se sont effondrées, faute d’une urbanisation galopante et d’un manque cruel d’investissements et de volonté politique.
Les villes génèrent des « îlots de chaleur urbains » en raison de la densité de population et d’une concentration de structures et de matériaux qui retiennent la chaleur et d’un manque de surfaces naturelles qui la dissipent, s’alarme l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Ces conditions météorologiques extrêmes ont poussé certaines personnes à travailler à distance et à rester ainsi à l’abri du soleil. Par conséquent, la mort et la maladie guettent ceux qui travaillent et dorment dans des endroits sans ventilation.
Des échos en provenance de Portland, aux Etats-Unis, font état de 64 personnes décédées de la canicule de 2021, qui vivaient dans des maisons sans ventilateur ni climatiseur. « Les décès liés à la chaleur aux États-Unis dépassent – au cours des 30 dernières années – tous les autres types de mortalité dus à des conditions météorologiques extrêmes. Ce n’est pas un problème qui va disparaître », a déclaré Kim Knowlton, professeur et scientifique de la santé à l’Université de Columbia, citée par le site Nature.com.
Comment refroidir les villes ?
Beaucoup de villes plantent des arbres et construisent des parcs, mais certaines ont concentré le plus d’attention sur les toits – de vastes zones d’espace inutilisées qui absorbent la chaleur du soleil, note Nature.com. « En 2009, Toronto, au Canada, est devenue la première ville d’Amérique du Nord à adopter une politique de toiture verte. Il faut que les nouveaux bâtiments au-dessus d’une certaine taille soient recouverts de plantes dans l’espoir qu’ils retiendront les eaux pluviales et maintiendront les températures basses. La ville de Los Angeles exige que les maisons neuves et rénovées installent des « toits frais » faits de matériaux de couleur claire qui reflètent la lumière du soleil », relate Nature.com.
En outre, la ville de Los Angeles est parvenue à réduire les températures de ses plages de quelques degrés, parce qu’elle a recouvert ses routes d’un mastic de couleur blanche à haute réflectivité, selon l’OCDE, qui ajoute que la ville de New York a recouvert plus de 500 000 m2 de matériau de toit absorbant la chaleur avec un revêtement réfléchissant, réduisant les émissions de refroidissement de près de 3 000 tonnes par an. « En réduisant le besoin de refroidissement des bâtiments, ces initiatives contribuent également à la décarbonation des bâtiments et des transports, en luttant contre le changement climatique. Les villes peuvent également apporter des changements fondamentaux à leur conception, en échangeant la jungle de béton contre des espaces verts naturels pour se rafraîchir ».