Le 11 mai de chaque année, le monde entier rend hommage au ténor du reggae, Robert Niesta Marley alias Bob Marley. Dans les initiatives qui marquent ce jour, celles que prend l’Université d’Abomey-Calavi en l’occurrence l’institution estudiantine culturelles retiennent particulièrement l’attention. Et pour cause, à côté des hommages à l’endroit du prophète du reggae, de nombreuses vices fleurissent et s’épanouissent à l’Uac.
Boule de fumée dans l’air à obstruer la vue, des odeurs et parfum à peine supportable et à couper le souffle, des groupuscules organisés autour de stupéfiant et boissons alcoolisées de toute sorte. Pendant que des hommages montent à l’endroit du prince du reggae, la jeunesse estudiantine se plie aux ordres des désordres. Ainsi célèbre-t-on la commémoration du décès de la star Robert Nesta Marley, alias Bob Marley dans la plus grande Université du Bénin. La conscience rangée au placard, les jeunes étudiants de l’Uac sous prétexte qu’ils honorent la mémoire d’un grand homme, verse allègrement dans la débauche et en ressortent bien saoulés et repus en stupéfiants. Un comportement immoral qui a amené en 2012, l’ancien recteur Brice Augustin Sinsin à mettre un embargo sur l’organisation de la festivité cette année afin de ne pas laisser trop longtemps séjourner ce rendez-vous de vice dans le haut lieu du savoir. Ceci va alors sonner le glas d’une ‘’nouvelle conscience’’ chez les organisateurs qui les années suivantes, ont voulu aller à une célébration ‘’sans tabac’’. Une décision noble qui cependant peine à se concrétiser. C’est à croire qu’il s’agit juste d’un nouveau mot de passe formulé pour renouer avec cette déliquescence qui a toujours caractérisé le 11 mai. Mais cela n’est point du ressort des organisateurs qui tentent de se défendre. En effet, Carlos Zinsou Directeur de l’Ensemble artistique et culturel du étudiants du Bénin (EACE) explique que la débauche ne vient pas toujours sinon presque jamais du rang des organisateurs. A l’en, croire, cela est du fait de certains étudiants décidés à ternir l’image de la célébration en lui donnant un sens ou une orientation immorale. A en croire certains étudiants, le 11 mai est le seul jour où ils fument et vont aisément au tabac et ses associés. Plus que la commémoration du décès d’une star, c’est bien pour eux, l’anniversaire de leur alliance avec le tabac. Pour Carlos Zinsou, c’est donc une affaire de conscience personnelle et chacun doit y travailler. On a beau amener les forces de l’ordre, ‘’certains vont toujours trouver le moyen d’aller à la dérive’’ a-t-il notifié avant d’ajouter que tout est question d’éducation. Pour cette édition, tout est fin prêt a-t-il aussi confirmé avec le même pari de ‘’sans tabac’’. Une promesse de plus, tiendront-ils tenir ce pari, attendons de voir ce soir.
A propos de Bob Marley
Né le 6 février 1945 à Nine Miles, paroisse de Saint Ann, en Jamaïque, Robert Nesta Marley, dit Bob Marley est un auteur-compositeur-interprète de reggae où il a connu un succès faramineux. A ce jours estiment même certains, il reste le musicien le plus connu et le plus révéré du reggae et celui qui a permis à la musique jamaïcaine et au mouvement ‘’Rastafari’’ de connaître une audience planétaire. Bob Marley a fait découvrir au monde le reggae, un riche dérivé du blues qui a considérablement influencé la musique populaire occidentale, et ce bien plus qu’il est généralement admis (le remix, ou dub, et le rap sont directement issus du reggae). Sa musique a touché tous les publics, transcendant les genres, comme en témoigne un large culte, encore en pleine expansion dans le monde entier à la fin du vingtième siècle. La dimension de Bob est bien plus large que celle du simple chanteur capable de produire des succès populaires comme Is This Love ou Could You Be Loved. Exprimant à l’origine l’affirmation de la dignité et la valorisation d’une identité africaine pour son peuple bafoué par des siècles d’esclavage (Slave Driver, Redemption Song), de colonialisme (Music Lesson, Crazy Baldhead) et d’oppression économique (Revolution), il incarne avec le mouvement rastafari (Positive Vibration, War) l’éveil de l’humanité à une révolution spirituelle contre un oppresseur qu’il décrit d’abord comme étant le fruit d’une imposture chrétienne (Get Up Stand Up), voire païenne (Heathen), capitaliste (Rat Race), corrompu, raciste et hypocrite (Who the Cap Fit) à la fois. Avec une authenticité et une force sans doute inégalées depuis, il a été plus grande véritable superstar venue d’un pays pauvre. Parolier remarquable capable de s’approprier avec naturel des formules du langage populaire, n’hésitant pas à aborder les thèmes les plus universels, Bob Marley reste d’abord un symbole d’émancipation et de liberté. Il est aussi devenu l’un des symboles universels de la contestation (Soul Rebel), voire de la légitime défense (I Shot the Sheriff), supplantant souvent dans l’inconscient collectif des politiciens comme Che Guevara (la proche révolution cubaine a marqué Marley), le Jamaïcain Marcus Garvey, Malcolm X, Léon Trotsky, Nelson Mandela ou Thomas Sankara. Son message est d’abord d’ordre spirituel et culturel, et enrobé d’un prosélytisme à consommer du chanvre (la ganja), un rituel rasta (Kaya, Easy Skanking). Miroir de l’esprit rebelle des peuples opprimés, héros, exemple et modèle à la fois, Bob Marley est considéré par plusieurs générations déjà comme la voix de plusieurs sans voix de par le monde. Il est avant tout le premier musicien à incarner et assumer pleinement et naturellement cette identité de porte-parole contestataire, un statut que d’autres musiciens comme James Brown (dont il a enregistré plusieurs compositions), Bob Dylan ou John Lennon ont approché mais n’ont jamais totalement obtenu ou assumé pour diverses raisons. En dénonçant la falsification ou l’omission des cultures africaines et afro-américaines par les religions occidentales et les historiens colonialistes (Zion Train, Music Lesson), et avec l’essentiel ingrédient spirituel et culturel rasta (Forever Loving Jah, Rastaman Chant), Bob Marley a suivi une voie qui ne se limite pas à la protestation d’ordre social. Il s’est éteint à 36 ans, le 11 mai 1981 à Miami, Floride, aux États-Unis des suites d’un cancer. En reconnaissance à tous ces combat pour la liberté te l’épanouissement du genre humain, que cette date depuis lors, est rendue mémorable et célébrée avec faste partout dans le monde».
Bidossessi WANOU