S’il y a un domaine de l’action publique où les réalisations du gouvernement font mouche, c’est bien celui des infrastructures et des transports. Avec 47 projets et des réformes dans les transports terrestres, maritimes et aériens, le Programme d’actions du gouvernement convainc les citoyens de ce que l’heure est à la révolution dans les infrastructures et transport. Bilan des quatre ans de gestion dans ce secteur, c’est ce à quoi s’est attelé le ministre Yves Hervé Hêhomey dans le cadre de l’émission bilan temps de la moisson.
Falco VIGNON
« Faire évoluer notre pays vers une plateforme de services logistiques et d’exportation », c’est la vision du gouvernement du président patrice Talon qui depuis avril 2016, a énuméré une série de projets à mettre en œuvre dans le secteur. En effet, « Nous allons cesser de servir que de corridor pour les autres » a expliqué le ministre des infrastructures et des transports, Hervé Hêhomey en précisant qu’on va ainsi vers une véritable plateforme de services logistiques et d’exportation. Cela suppose qu’on relève le défi d’un système intégré d’infrastructures et des services de transports performants en vue de soutenir la croissance économique et un développement durable sachant que « la route du développement passe par le développement de la route ». En s’inscrivant dans cette dynamique, le gouvernement au bout de 48 mois, a bouclé de grands chantiers routiers. A propos, « nous avons achevé 771 kilomètres de routes bitumées. Nous avons aujourd’hui 1385 kilomètres de routes en chantier en cours d’exécution, véritablement en cours d’exécution et nous avons 445 kilomètres de routes qui sont aujourd’hui en cours de démarrage » a en effet déclaré Hervé Hêhomey qui se veut clair : « Quand je parle de démarrage, c’est que les marchés sont signés, les installations de chantiers sont en cours, les implantations faites. Lorsque je parle de routes en chantier, ce sont les routes dont les taux d’exécution ont déjà dépassé les 30 à 40%. Et donc, ça fait globalement aujourd’hui 2600 kilomètres de routes impactées par la mise en œuvre du PAG » qui rassure que le reste des prévisions sera exécuté conformément aux ambitions portée par le gouvernement dans le PAG. Ces réalisations cachent également des nombreuses opportunités d’emploi et à terme, d’autres projets de viabilisation et de désenclavement de plusieurs localités du Bénin. De la route des pêches au projet asphaltage en passant par les chantiers routiers à Porto-Novo, la ville capitale, Pobè-Adja-Ouèrè, Missérété, l’axe Kpédékpo-Dangbo, les ponts de Womey et de Tovègbamè, du pont sur le fleuve Affon, du boulevard de la Marina qui devra abriter à l’avenir les manifestions du 1er Août, la route Natitingou-Boukoumbé-Korontière…et la liste n’est pas exhaustive, le gouvernement œuvre inlassablement à la révélation du Bénin. Dans l’exécution des chantiers, une attention particulière est accordée à la qualité et à la durabilité des ouvrages. En abordant la route Korontière-Boukoumbé-Natitingou, « ce chantier est une fierté de point de vue, une fierté nationale», s’est réjouit le ministre qui a clarifié « nous avons utilisé toutes les techniques de construction les plus performantes. Nous avons taillé dans la roche ; nous avons exécuté les travaux avec tout ce qui est aujourd’hui moderne en termes de réalisation de route ». A l’en croire, grâce au dynamisme du gouvernement, les chantiers sont maintenant dans un cycle de projet relativement court et complètement réduit. Là où les choses semblent lambiner comme c’est le cas sur le chantier Kpota-Togba-Hêvié dans Abomey-Calavi, les dispositions sont prises et les maîtres d’ouvrages ramener dans les rangs. Dans tous les cas, toute légèreté est réprimée suivant la loi ; ce qui donne ces résultats selon Hervé Hêhomey.
Des axes du projet phare N°8
Le projet phare N°8 regroupe 14 axes routiers ou sous-projets dont 13 déjà entamés à ce jour, soit 1213 kilomètres sur 1362 et 89%. Le dernier axe de ce projet est la route Kota-Kouandé-Péhunco, qui, explique le ministre, est chère aux populations des 2KP, aux populations de Kouandé et pour lequel, le gouvernement recherche activement de financement. Au nombre des chantiers que compte ce projet, on note les routes Dassa-Savalou-Djougou, Zagnanado-Banamè avec ses deux bretelles Covè-Banamè et Koguédé-Zakpota, Kétou-Savè…dans ce projet, on note un avancement physique de l’ordre de plus de 20 déjà selon le ministre. Quant au contournement nord de Cotonou, c’est un projet d’envergure, a répondu l’invité qui a rappelé la volonté du gouvernement de régler le problème d’embouteillage. « C’est un projet qui peut s’inscrire dans les plus grandes infrastructures dans la sous-région. C’est un projet qui nous prendra globalement 500 milliards de nos francs. 500 milliards, c’est conséquent. Lorsque vous êtes en face de projets conséquents, de projets complexes, on fait les choses avec beaucoup plus de minutie » a précisé le ministre qui a notifié que les études sont lancées et ont été réalisées et l’appel d’offres lancé pour recruter le concessionnaire. C’est dire que tout évolue très bien quant à ce projet. Toujours dans le but de révéler le Bénin dans tous ses aspects, le gouvernement envisage la construction très prochainement d’une autoroute entre Sèmè-Podji et Porto-Novo. Le gouvernement à côté de l’exécution du PAG, n’a pas écarté les menus chantiers qui s’imposent par moment selon les réalités du moment. On peut citer précisément ici le deuxième pont de Womey. « Nous avons parlé du 1er pont de Womey que nous avons réalisé avec satisfaction grâce à la coopération avec l’Union européenne. Aujourd’hui, le budget national lui-même finance un deuxième pont d’envergure même un peu plus qui va atterrir au niveau du carrefour Aglouza ». Interrogé sur la polémique liée au coût de réalisation, le ministre a expliqué que plusieurs critères sont pris en compte. « Lorsque vous voulez construire une route, il y a ce que nous appelons la structure de chaussée. Il y a ce que l’on commande. Et il y a les objectifs que l’on se fixe » a fait savoir l’invité qui est revenu sur le critère de la durabilité des infrastructures.
Des réformes structurelles et organisationnelles
Plusieurs autres réformes sont en cours dans les autres secteurs du transport. « Nous sommes en train de construire l’aéroport parce que l’aéroport, on ne se lève pas du jour au lendemain pour le construire. Il faut faire des études. Il y a des phases bien précises dans ce genre de projet qui est également un projet complexe », a confié Hervé Hêhomey avant d’ajouter que ce sera l’un des plus modernes de la sous région. Les études sont complètement bouclées. La libération du domaine, les dédommagements sont faits globalement. Il reste quelques propriétaires. Tout est réuni et les dernières procédures du financement sont en cours. Au-delà de cet aéroport, le secteur de l’aviation civile a été restructuré et l’Agence nationale de l’aviation civile restaurée dans son rôle de superviseur. Aujourd’hui, l’Anac s’occupe de la supervision du secteur. Une nouvelle société, la Société des Aéroports du Bénin (SAAB) a été créée pour s’occuper des aéroports et aérodromes. Au-delà de cette réforme qui consacre l’Anac dans son rôle de superviseur, « nous avons sorti le Bénin de la liste noire de l’Union européenne», a confié le ministre qui a poursuivi : « Nous avons aujourd’hui, l’ambition de donner à notre aviation, une autre image. Une image qui va accompagner le tourisme. Nous avons l’ambition de créer une compagnie aérienne. Une ambition légitime parce que lorsqu’on veut développer le tourisme, on ne peut pas ne pas avoir sa compagnie aérienne. Nous sommes en train de la créer. Nous avons signé des accords aériens avec Rwandair. Nous sommes entrain de discuter avec d’autres partenaires », a-t-il rassuré en précisant que les résultats parleront d’eux-mêmes. Dans le secteur du transport maritime, les réformes affluent également selon le ministre qui explique: « nous avons fait beaucoup de réformes. Nous avons d’abord revu le mode de gestion du Port de Cotonou. Nous avons revu tout ce qui est procédure. Nous avons l’accès au Port qui est bien règlementé et je dois vous dire qu’en termes de gestion de sûreté au Port, nous sommes conformes au code Isps (code de sureté des garde-côtes américains qui permet à notre Port de faire des embarcations en direction des Etats-Unis) et le Port Autonome de Cotonou a été certifié Iso». A cet effet, le contrat avec le Port d’Anvers a été une belle option du gouvernement sachant que les performances du Port depuis lors, n’ont cessé de s’accroître selon le ministre Hervé Hêhomey. Dans le secteur du transport terrestre, on note une nouvelle organisation autour du permis de conduire, l’immatriculation. A propos, « Nous avons réformé le permis de conduire. Nous sommes en train restructurer, de réformer l’immatriculation des véhicules. Nous sommes en train d’organiser les transporteurs. Nous avons commencé la mise en place du bureau de gestion fret. Aujourd’hui, il ne suffira pas seulement d’acheter un camion pour se dire transporteur. Les choses sont bien réglementées. On aura une base de gestion des transporteurs et un bureau de gestion de fret ».
L’axe ferroviaire
Tout porte à croire que rien ne se fait dans ce sous-secteur. Mais bien au contraire, le gouvernement le bat même si pour l’heure, on ne constate pas encore grand chose. Mais d’après des études réalisées par deux différents cabinets d’étude, « le financement à mobiliser est lourd», a fait savoir le ministre qui a expliqué que le gouvernement ne délaisse pas. « Nous avons entrepris d’associer d’autres pays pour en faire un projet commun. Nous avons entrepris d’associer le Niger qui est notre partenaire traditionnel dans ce sous-secteur et nous avons ajouté le Burkina-Faso. Nous avons même tenté d’ajouter le Nigeria. Et malgré cette association, le projet reste toujours lourd à financer et aujourd’hui, nous avons porté ce projet au niveau de l’Uemoa. Et désormais, le projet ferroviaire devient le projet de l’Uemoa et comprend plusieurs tronçons qui font de ce projet une boucle ferroviaire ». Pour finir, le ministre a abordé l’axe fluvio-lagunaire. Ici, des études sont également commanditées. Les résultats permettront de mieux aborder les réformes dans ce sous-secteur en vu de la durabilité. « Nous nous assurons que toutes les conditions sont réunies avant de lancer le projet. Donc, dans ce dossier fluvio-lagunaire, nous avons réalisé une étude sur les plans d’eau, les infrastructures à faire pour que ce transport soit fait dans des conditions modernes et aux standards internationaux », a confié Hervé Hêhomey qui a rassuré que la phase opérationnelle est pour bientôt. En définitive, tout va pour le mieux dans le secteur des transports et des infrastructures. On ne note aucun éléphant blanc et c’est une preuve de la bonne méthode de gestion impulsée par la Rupture en 48 mois seulement de gestion.