La BOAD et le Centre et Réseau des Technologies Climatiques (CRTC) étaient du 1er au 3 février 2023 à Lomé, en atelier de concertation des parties prenantes. C’est dans le cadre de la formulation d’un Programme de Facilité Ouest-Africaine pour le Financement d’une Agriculture à Faibles Emissions et Résiliente au Changement Climatique.
Bidossessi WANOU
Cet atelier s’inscrit dans la continuité de la proposition du programme régional Facilité Ouest-Africaine pour le Financement d’une Agriculture à Faibles Emissions et Résiliente au Changement Climatique (FOAFARCC), initiée par la BOAD en 2021 et qui s’arrime parfaitement au 3ème axe opérationnel du plan stratégique Djoliba 2021-2025 de la BOAD lié au renforcement de la résilience des pays face aux défis du changement climatique. Cette facilité vise à promouvoir des solutions innovantes développées en réponse aux défis auxquels les pays de l’UEMOA sont confrontés. Estimé à 210 millions USD, le Programme est appuyé par le Fonds Vert Climat, bailleur principal avec un apport financier de 110 millions de USD, le reste étant couvert par la BOAD à hauteur de 100 M USD et dédiés à la gestion du programme et à la promotion des technologies améliorées pour une agriculture à faible émissions et résiliente au climat. Le programme comporte une assistance technique et une ligne de financement concessionnelle en faveur des acteurs du secteur privé et du secteur public en vue de développer les capacités pour un agrobusiness à faibles émissions et résilient au changement climatique; renforcer les pratiques d’évaluation et de gestion des risques climatiques dans le secteur de l’agriculture et de l’agrobusiness au sein des institutions financières puis acquérir et diffuser des informations et technologies climatiques adaptées. La situation climatique a des répercussions sur le secteur agroalimentaire en Afrique de l’Ouest et les pays affrontent d’importants défis climatiques. « Les changements climatiques, tels que les tempêtes plus fréquentes, les sécheresses prolongées et les pluies irrégulières, ont un impact direct sur les cultures et les récoltes », a souligné la BOAD. Toute chose qui pénalise les communautés agricoles, majoritaires et exacerbe leur vulnérabilité déjà critique. Cela compromet par ailleurs le deuxième Objectif de Développement Durable (ODD 2), « faim zéro », et la lutte pour la sécurité alimentaire des populations. 820 millions de personnes souffrent aujourd’hui de faim de par le monde et subvenir aux besoins alimentaires implique de profonds changements des systèmes agroalimentaires. La démographie africaine est attendue à 2,5 milliards à l’horizon 2050 et pour nourrir la population, la production alimentaire devrait augmenter de 100%. Cela ne saurait être laissé aux seuls acteurs de l’agrobusiness car, ils n’y parviendront pas. Déjà, les agriculteurs doivent s’adapter aux nouvelles conditions climatiques pour maintenir leur productivité et aux nouvelles variétés de cultures qui sont plus résistantes aux conditions climatiques extrêmes. A cet effet, le soutien pour leur permettre d’accéder aux semences et aux technologies nécessaires s’avère nécessaire. Aussi doivent-ils œuvrer à travers leurs pratiques culturales à combattre les changements climatiques, notamment en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. La FOAFARCC entend en plus du secteur agricole, adresser le secteur de l’énergie, de l’industrie, principales sources d’émissions de gaz à effet de serre dans les pays afin de favoriser une transition verte plus responsable et durable.