Le Fonds monétaire international (FMI) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance économique de l’Afrique subsaharienne ce vendredi 19 octobre 2019. Pour le Bénin, il est prévu que le Produit intérieur brut (PIB) croit de 6,6% à 6,7%.
Félicienne HOUESSOU
Le FMI a révisé à la baisse ses prévisions de croissance économique du Bénin à 6,6% contre les 6,7% avancés en avril 2019. Pour 2020, il estime qu’elle sera de 6,7% contre un taux de 6,6%, estimé auparavant. Soit un rebond de 0,1%. La croissance des économies de marché émergentes et des économies en développement a également été révisée à 3,9% en 2019 (contre 4,5% en 2018), en raison notamment des incertitudes liées aux échanges et à la politique intérieure, ainsi que du ralentissement structurel en Chine. 20 pays, représentant quelque 45% de la population et 34% du PIB d’Afrique subsaharienne, enregistreraient une croissance supérieure à 5%. La croissance au Nigeria est attendue à 2,3% cette année et 2,5% l’année prochaine, tandis que la Côte d’Ivoire caracolerait à 7,5% et le Sénégal à 6%. Sept pays demeurent « en détresse » quant à leur niveau d’endettement, en Afrique de l’Ouest, dont la Gambie. Neuf autres, dont le Ghana, sont en « haut risque » de « détresse d’endettement ».
Comparativement aux estimations au plan mondial, la croissance en Afrique subsaharienne serait la plus élevée, voire beaucoup plus élevée. « La croissance devrait s’accélérer l’année prochaine, mais les perspectives sont très incertaines et sujettes à des risques de dégradation élevés : tensions commerciales, incertitude en ce qui concerne l’action des pouvoirs publics et risques géopolitiques, sur fond de marge de manœuvre limitée, de niveaux d’endettement élevés et en hausse, et de vulnérabilité financière accrue. D’autres difficultés de longue date persistent par ailleurs », indique le FMI. Pour faire des performances, le Fonds recommande aux décideurs de lever les barrières commerciales mises en place par des accords durables, réduire les tensions géopolitiques et réduire les incertitudes des politiques intérieures. « De telles actions peuvent aider à renforcer la confiance et à revigorer les investissements, la fabrication et le commerce », souligne un communiqué du FMI. D’autre part, la politique économique devrait soutenir l’activité de manière plus équilibrée. Les réformes dans les économies de marché émergentes et en développement sont plus efficaces lorsque la bonne gouvernance est déjà en place. Pour une croissance durable, il est important que les pays entreprennent des réformes structurelles pour accroître la productivité, améliorer la résilience et réduire les inégalités. Les pays doivent travailler ensemble car le multilatéralisme reste la seule solution pour résoudre des problèmes majeurs, tels que les risques liés au changement climatique, les risques de cybersécurité, l’évasion et la fraude fiscales, ainsi que les opportunités et les défis des technologies financières émergentes.