Au Bénin, les dépenses totales et prêts nets de l’Etat se sont établis à 1 305,9 milliards FCFA en 2018 contre 1 318,1 milliards FCFA en 2017 et 1 086,3 milliards FCFA en 2016, soit une augmentation de 20,2% entre 2016 et 2018, indique le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle 2020-2022.
Joël YANCLO
En 2018, les dépenses publiques se sont inscrites en baisse de 0,9% par rapport à 2017 au Bénin. Le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle 2020-2022 (DPBEP 2020-2022) datant de mai 2019 et réalisé par le ministère de l’Economie et des Finances révèle que cette légère baisse des dépenses publiques est principalement le fait des dépenses d’investissement, en raison de l’option faite par le gouvernement béninois d’impliquer de plus en plus le secteur privé dans la réalisation du programme d’investissements publics.
Ainsi, au terme de l’année 2018, les dépenses de personnel se sont affichées à 356,7 milliards FCFA, soit une hausse de 5,8% par rapport à 2017 (337,3 milliards FCFA) et une augmentation de 0,8% par rapport à 2016 (353,8 milliards FCFA). Selon le DPBEP 2020-2022 La hausse observée est, entre autres, liée aux effets financiers de l’avancement automatique des fonctionnaires ainsi qu’au mandatement en pleine année des salaires des enseignants du primaire et du secondaire, recrutés au titre de l’année 2016 mais n’ayant perçu leur première solde qu’au premier trimestre de l’année 2018. En pourcentage des recettes fiscales, la masse salariale ressort à 44,0% en 2018 contre 47,3% en 2017 et 55,0% en 2016. Cette baisse du ratio s’inscrit dans la stratégie d’atterrissage progressive vers la norme communautaire de 35% adoptée par le gouvernement depuis 2016, indique le DPBEP 2020-2022. Cette stratégie sera soutenue par les mesures telles que la consolidation des mesures antérieures, notamment, le recensement régulier des agents de l’État, la bancarisation des avantages des agents, la priorisation des secteurs essentiels pour le recrutement d’agents de l’État, le paiement par virement bancaire des agents des postes diplomatiques et consulaires, et la mise en place d’un nouveau système intégré de gestion des ressources humaines et de la paie ; la prise en compte automatique des indices dûs et le paiement sur la base de ces indices.
Quant aux autres dépenses courantes, elles englobent les dépenses de transfert, y compris les pensions et bourses et les autres dépenses de fonctionnement. Les dépenses de transfert sont ressorties à 271,6 milliards FCFA en 2018 contre 262,2 milliards FCFA en 2017 et 263,9 milliards FCFA en 2016. Elles affichent donc une progression de 3,6% par rapport à 2017 et une hausse de 2,9% par rapport à 2016. Le DPBEP 2020-2022 renseigne que l’accroissement des dépenses de transfert est porté par les prises en charge sur les fonds d’urgence ; l’assistance aux hémodialysés ; le renforcement des centres scolaires à travers le programme national d’alimentation scolaire intégré ; la mise en place des subventions au profit des hôpitaux nouvellement mis en service ; le paiement des arriérés de bourses et secours universitaires ; le renforcement de la gratuité dans les secteurs de la santé et de l’éducation, en raison de l’évolution des déterminants physiques.
S’agissant des autres dépenses de fonctionnement, elles sont ressorties à 103,6 milliards FCFA en 2018 contre 114,3 milliards FCFA en 2017 et, 100,1 milliards FCFA en 2016. Elles enregistrent donc des évolutions respectives de -9,4% et de +3,5% par rapport à 2017 et 2016. La faible progression de ce poste de dépense sur la période 2016-2018 est conforme à la stratégie du gouvernement tendant à la maîtrise des dépenses de fonctionnement. En ce qui concerne les dépenses d’investissement, elles se sont établies en 2018 à 445,6 milliards FCFA, en hausse de 48,7% par rapport à 2016. Cette tendance haussière des investissements depuis 2016 se justifie par la mise en oeuvre du programme d’investissement public inscrit au Programme d’Actions du Gouvernement. Toutefois, on note par rapport à 2017, une baisse de 9,3%. Cette baisse est consécutive à la volonté du Gouvernement de revenir progressivement au critère de convergence de l’Uemoa relatif au solde budgétaire. Le Gouvernement met ainsi le secteur privé à contribution pour l’exécution de son programme d’investissement. Ces dépenses exécutées, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, ont permis d’enregistrer des avancées notables entre 2017 et 2018.