L’année 2025 s’annonce comme un tournant décisif pour la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM). Après une croissance spectaculaire de son principal indice en 2024, la bourse ouest-africaine se prépare à intensifier ses projets ambitieux, notamment dans les domaines des dérivés et des matières premières.
En effet, selon les informations du site d’information économique agenceecofin.Com, l’introduction en bourse réussie cette année et celle en cours actuellement, la BRVM, située à Abidjan, a clôturé 2024 sur une note historique. Son indice phare, le BRVM Composite, a connu une hausse de 28,89 %, renforçant la dynamique positive de la bourse de l’UEMOA, qui compte désormais 47 entreprises. Ce succès se démarque dans un contexte économique mondial encore marqué par les séquelles de la crise du COVID-19 et la lutte contre l’inflation.
La capitalisation boursière du marché des actions a atteint 10 078,68 milliards de francs CFA (environ 16 milliards de dollars), en hausse par rapport aux 7 966,96 milliards de fin 2023. Cela représente une progression de 26,51 %, soit un gain de plus de 2 100 milliards de francs CFA en un an.
Le marché obligataire, qui joue un rôle crucial dans le financement à long terme des économies de la région, affiche également une progression, avec une capitalisation de 10 532,37 milliards de francs CFA (+2,23 %). Les transactions sur ce marché ont suivi la tendance haussière, affichant une valeur totale en hausse de 16,19 % par rapport à 2023.
Cette dynamique renforce la position de la BRVM, qui représente désormais 15,12 % du PIB des pays de l’UEMOA, contre 9,17 % en 2012. Toutefois, ce chiffre reste bien inférieur à ceux de ses homologues à Johannesburg (environ 300 % du PIB sud-africain) et à Casablanca (41 %).
En 2024, la BRVM a confirmé son statut de cinquième bourse africaine, derrière celles de Johannesburg, Casablanca, Lagos et Le Caire.
Cette année a également été marquée par des innovations majeures. En 2025, la BRVM introduira l’indice BRVM Composite Total Return, qui intégrera les dividendes dans le calcul des performances, une première dans la région. Edoh Kossi Amenounve, le directeur général de la BRVM, s’attend à ce que cet instrument séduise davantage les gestionnaires de portefeuilles et offre une vision globale de la rentabilité des sociétés cotées.
Un autre tournant stratégique sera la révision de la classification sectorielle et la création de nouveaux indices, visant à améliorer la lisibilité des performances par secteur.
Pour 2025, plusieurs projets stratégiques sont en gestation, notamment le développement des marchés de dérivés et de matières premières. Ces initiatives visent à diversifier l’offre de produits financiers et à répondre à la demande croissante de sophistication des investisseurs, dans un marché où la liquidité demeure faible et les bases d’investisseurs limitées.
Le 6 mars 2024, la BRVM a signé un protocole d’entente avec la Bourse de Montréal (MX), un leader des dérivés en Amérique du Nord, pour bénéficier de son assistance technique dans ce projet. L’opérationnalisation de la Bourse des Matières Premières Agricoles (BMPA) en Côte d’Ivoire, longtemps attendue, est également sur les rails. La phase pilote se concentrera sur le négoce de produits tels que la noix brute de cajou, le maïs et la noix de cola fraîche.