(La vallée de l’Ouémé du Bénin, toujours inexploitée)
Le Sénégal prend une bonne option pour le développement de la filière tomate. La vallée du fleuve Sénégal pourrait produire 100 000 tonnes de tomates par an a décidé le gouvernement sénégalais. Une initiative à retombée économique que le Bénin pourra imiter pour le secteur de la tomate.
Abdul Wahab ADO
Dans l’Union économique et monétaire ouest africaine, le Sénégal veut booster le développement de la production de tomate. Au Sénégal, la production de la tomate industrielle est encore loin d’avoir réalisé tout son potentiel dans la vallée du fleuve Sénégal (VFS). Car, d’après Aboubacry Sow, directeur général de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), la région pourrait produire en effet 100 000 tonnes de fruits par an. « Cette année, c’est presque 60 000 tonnes qui ont été produites. Par rapport aux années passées, il y a un bond important qui a été fait », a confié le responsable à l’Agence de presse sénégalaise (APS). D’après certains acteurs de la filière, l’implantation d’unités industrielles dans la région, pourrait offrir de nouveaux débouchés aux exploitants et les inciter à booster leur production. En effet, la tomate industrielle (tomate destinée à la fabrication de double concentré) est la seconde culture de la Vallée dite « VFS » après le riz. Pour le gouvernement sénégalais, le rendement moyen à l’hectare est de 40 tonnes avec une pointe pouvant atteindre 60 tonnes, soit l’une des meilleures productivités au monde. Une initiative, salutaire selon les producteurs sénégalais de la tomate. Si le Sénégal a pris cette option, le Bénin traine les pas pour les acteurs de la filière de tomate bien que le pays soit riche en ressource naturelle.
La vallée de l’Ouémé du Bénin, toujours inexploitée
La vallée de l’Ouémé est classée deuxième vallée la plus riche au monde après le Nil en Egypte. La Vallée de l’Ouémé couvre quatre communes à savoir: Dangbo, Adjohoun, Bonou, Aguégués. Elle est essentiellement arrosée par le fleuve Ouémé dénommé « Wogbo ». C’est le plus important et le plus long cours d’eau de la région. Une vallée très fertile, dotée d’un important potentiel agricole qui s’élève à plus 70.000 ha, mais moins de 30% de cette superficie est actuellement exploitée selon une étude. Dans la continuité de ses efforts pour réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire au Bénin, la Banque africaine de développement (BAD) avait lancé, en 2014, le Projet d’Appui aux infrastructures agricoles dans la Vallée de l’Ouémé (PAIA-VO) qui vise à accroître la productivité et à mettre en valeur les terres agricoles situées dans la vallée. Les fruits, ces efforts, restent toujours peu perceptibles. Une initiative comme celle du Sénégal pourrait permettre au Bénin, d’éviter sa dépendance en tomates de contre saison vis-à-vis de l’extérieur en saison sèche. Cela pourrait permettre aussi de juguler les risques liés aux tomates pourries dans les champs pendant la saison pluvieuse.