Choisir une religion différente à celle que pratique sa famille est très mal appréciée au Bénin. Même condamnable par la plupart des familles. Peu sont les enfants qui s’opposent à leur traditionnelle religion. Ce choix antonyme à celui de ses parents accouche souvent d’énormes conséquences. Le rejet de l’homme ou de la femme de sa famille d’origine, malédiction et même des menaces de mort pleuvent à l’accoutumée.
Falco VIGNON
En effet, la jeune Manzidath Alakè L.O née à Porto-Novo et originaire de Cobly n’est plus la bienvenue dans sa famille. Elle est reniée par ses propres géniteurs. Cette décision a été prise au cours d’une assise de crise convoquée par les sages de sa famille après qu’ils aient appris que leur fille, Manzidath Alakè, depuis son exil, aurait abandonné leur religion, pour embrasser une autre.
Un parent proche de Manzidath s’est expliqué en des termes suivants, sous le couvert de l’anonymat : « … nous n’allons pas tolérer ces genres de choses dans notre famille puisque nous avons une tradition, une culture et une dignité à préserver ».
A titre de rappel, en 2005, la jeune adolescente, Manzidath Alakè L.O. avait été de force mariée à un homme, Aziz A. qui avait presque trois fois son âge, à l’époque. Douze ans après, ce mariage à contrecœur, Manzidath Alakè, a connu le veuvage. Son mari est décédé dans un accident de circulation. Ainsi, le calvaire de la jeune femme a continué de plus belle car quelque mois après l’enterrement de son mari, elle s’est vu imposer un des frères de l’époux défunt. Devant le refus catégorique de la jeune femme de prolonger ce supplice, des menaces ont plu comme à l’accoutumée, comme l’explique un proche de la famille sous le couvert de l’anonymat. Fuyant cette pression, la jeune femme, Manzidath Alakè L. O. a essayé de toutes ses forces de se soustraire au piège de sa communauté. En complicité avec son frère et sa sœur, Alakè a réussi à quitter le domicile et sa famille biologique est restée sans nouvelles d’elle.
Bien plus tard, après cette disparition, les parents de la pauvre femme ont appris que leur fille aurait abandonné leur religion au profit d’une autre. C’est encore la nouvelle croix lourde que transportait depuis peu dame Alakè en dehors du lévirat auquel elle s’est opposée et qui l’a contraint à l’exil depuis plus de deux ans.
Inquiets, beaucoup se demandent le sort qui est le sien actuellement, au vu de toutes ces choses qui se passent au Bénin, en Afrique et dans le monde. Vivement que les différents organismes de défense des droits de femmes poursuivent leur lutte de sensibilisation afin de décourager ces vieilles et mauvaises pratiques.