Le Rapport sur l’investissement dans le monde 2024 de la Cnuced note un recul de 3 % des flux d’investissements étrangers directs vers l’Afrique en 2023. Le financement international de projets a chuté d’un quart en nombre de transactions et de moitié en valeur.
Aké MIDA
L’Afrique a connu une réduction notable des investissements étrangers directs (Ied) en 2023, reflétant un contexte économique mondial difficile. Les flux d’Ied vers le continent africain ont baissé de 3 % par rapport à l’année précédente, contrastant avec une diminution plus modeste de 1 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, selon le Rapport sur l’investissement dans le monde 2024 de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced). A l’échelle mondiale, les Ied vers les pays en développement ont reculé de 7 %, atteignant 867 milliards de dollars, principalement en raison d’une baisse de 8 % dans les pays en développement de l’Asie.
Les investissements internationaux dans les secteurs liés aux Objectifs de développement durable (Odd) ont enregistré une baisse. Bien que les annonces de projets en mode « greenfield » dans les énergies renouvelables, l’énergie et les transports aient connu une augmentation, la valeur des investissements liés aux Odd a diminué, conséquence du ralentissement du financement international de grands projets d’infrastructures. De même, le nombre de projets dans les systèmes agroalimentaires et dans le secteur de l’eau et de l’assainissement reste inférieur à celui observé en 2015, année de l’adoption des Odd.
En outre, les investissements liés aux Odd sont de plus en plus inégalement répartis, l’Afrique et l’Amérique latine captant une part moindre des projets mondiaux liés aux Odd, tandis que seule l’Asie attire des investissements au-dessus de la moyenne dans ce domaine.
Promouvoir les initiatives durables
Pour encourager les investissements en Afrique, la Cnuced recommande de renforcer les partenariats public-privé afin de développer des projets d’infrastructure et des initiatives de développement durable. Elle préconise également la mise en place de politiques visant à améliorer la stabilité politique et la prévisibilité réglementaire pour attirer les investisseurs. Par ailleurs, il est crucial d’investir dans les startups et les initiatives locales pour stimuler l’innovation et la croissance économique sur le continent.
Les tendances récentes montrent une baisse des investissements dans les infrastructures et l’économie numérique après le boom de 2022. En revanche, les secteurs intensifs en chaînes de valeur mondiales, tels que l’automobile, l’électronique et l’industrie minière, ont enregistré une forte croissance.
En 2023, le nombre de mesures de politique d’investissement adoptées a diminué de 25 % par rapport à 2022, tout en restant conforme à la moyenne des cinq dernières années. La majorité de ces mesures, soit 72 %, étaient favorables aux investisseurs, principalement dans les pays en développement qui cherchent à promouvoir et faciliter les investissements. Dans les pays en développement, 86 % des mesures étaient favorables aux investisseurs.
En revanche, les pays développés mettent en place des mesures plus restrictives, souvent en réponse à des préoccupations de sécurité nationale. Dans ces pays, 57 % des mesures étaient moins favorables.
En 2023, 29 nouveaux accords internationaux d’investissement ont été signés, les traités bilatéraux traditionnels représentant moins de la moitié de ces nouveaux accords. Le nombre de cas de règlement des différends entre investisseurs et États a atteint 1 332, avec 60 nouveaux arbitrages initiés. Environ 70 % des nouveaux cas ont été dirigés contre des pays en développement, les investisseurs internationaux dans les secteurs de la construction, de la fabrication et de l’extraction représentant plus de la moitié des demandes.