Avec désormais 50 ans d’actions et d’engagement au service de l’intégration régionale, la Cedeao fait focus sur les progrès et défis en matière de libre circulation des biens et des personnes. Mercredi 07 mai 2025, le Président de la Commission de la Cedeao, Dr. Omar Alieu Touray, est allé s’enquérir des conditions de travail des mandataires de l’État béninois et du Nigéria au Poste de Contrôle Juxtaposé (PCJ) de Sèmè-Kraké.
Sylvestre TCHOMAKOU
Symbole des ambitions régionales de libre circulation des biens et des personnes entre le Bénin et le Nigéria, le Poste de Contrôle Juxtaposé (PCJ) de Sèmè-Kraké, reste au cœur des préoccupations du Président de la Commission de la Cedeao. En témoigne la descente effectuée, mercredi 07 mai 2025, sur ce site confronté à des défaillances techniques et logistiques. Intervenant en marge des activités entrant dans le cadre de la célébration des 50 ans de l’institution régionale, cette immersion a été l’occasion pour Dr Omar Alieu Touray, accueilli par son Représentant résident au Bénin, Amadou Diongue, les douanes béninoises et nigérianes, de parcourir les installations administratives et techniques du poste. Du dispositif de checking des marchandises (inactifs et gagné par la rouille) aux guichets de délivrance des actes administratifs (du Bénin comme du Nigéria), en passant par le dispositif de contrôle du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises, le diplomate a pu s’enquérir des conditions de travail et mise en œuvre de la libre circulation des biens et des personnes.

Saisissant l’occasion, les officiers supérieurs des douanes béninoises et nigérianes n’ont pas manqué de faire l’état des lieux relativement à la mise en œuvre de la vision de la Cedeao : renforcer l’intégration régionale, et réduire la pauvreté. Tout en se réjouissant des efforts de l’institution pour la libre-circulation des biens et des personnes, le Contrôleur des recettes des douanes nigérianes, Ben Oramalugo, a relevé une série de difficultés compliquant leur mission. Il s’agit notamment de la quasi inexistence de scanners pour examiner et contrôler les cargaisons ; la “très faible” électrification de la zone, voire du corridor, facilitant des cas d’intrusion de divorcés sociaux ; et la non disponibilité d’eau potable dans le circuit administratif. Chose qui rend pénible la satisfaction des besoins des agents en poste. Bien que se réjouissant de la bonne collaboration entre les douanes béninoises et nigérianes, Ben Oramalugo n’a pas manqué de relever les barrières linguistiques comme facteur contraignant. Dans une dynamique de renforcement des liens entre les deux Etats, il a plaidé à ce que les Etats puissent réfléchir à lever ses barrières, en faisant former leurs représentants à cet effet. Arnaud Midjrokan, receveur des douanes béninoises, a tout de même indiqué que des progrès ont été noté depuis la mise en place du PCJ.
“Il faut qu’on règle tout ça »

Au terme de cette descente, le Président de la Commission de la Cedeao n’a pas manqué de reconnaître et de saluer l’engagement du Bénin et du Nigéria à faire de ce corridor, un axe important de l’intégration régionale. “Cette visite, a fait savoir le diplomate, me donne l’occasion de voir les progrès que nous avons fait en matière de libre circulation des biens et des personnes”. Bien qu’il souligne : “Nous ne pouvons rien faire si nous ne pouvons pas circuler facilement. (…) je vois le potentiel, je remarque que la population bouge beaucoup plus facilement”, Alieu Touray a indiqué qu’“il y a beaucoup à faire”. Tout en déplorant l’état des scanners et autres installations, il a pris l’engagement de s’impliquer pour que des résultats soient obtenus le plus tôt possible. “J’ai vu des infrastructures ou des machines qui ne fonctionnent pas et il faut qu’on règle tout ça. Parce que c’est un poste important pour la communauté et la population doit être soutenue ou bien aidée à traverser facilement. Nous allons y travailler”. Mis en œuvre dans le cadre du Programme régional de facilitation des transports adopté par la 26ème Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, le PCJ de Sèmè-Kraké demeure un maillon central du corridor bénino-nigérian. Sa montée en efficacité reste une priorité pour le Président Alieu Touray, en quête de fluidité économique et sociale à l’échelle ouest-africaine.