Le lundi 28 avril 2025 a eu lieu à Lomé au Togo, l’ouverture des comités de pilotage des projets et programmes de la Politique agricole de la CEDEAO (ECOWAP). Plus de soixante-dix acteurs institutionnels et partenaires techniques et financiers du secteur agrosylvopastoral et halieutique ouest-africains y prennent part.
B.W
Les participants sont réunis pour faire le bilan de la mise en œuvre des projets et programmes régionaux pour l’année 2024. La Commission de la CEDEAO, en tant qu’organe de coordination régionale, souhaite passer en revue les progrès réalisés, identifier les obstacles rencontrés et proposer des solutions pour améliorer l’efficacité de l’action publique et des partenaires dans le secteur agricole. Les premières informations indiquent des résultats prometteurs, notamment en ce qui concerne le renforcement des capacités techniques des bénéficiaires, qui ont réussi à adopter des outils et techniques favorisant une amélioration de la productivité agricole ainsi qu’une meilleure fluidité des échanges intra régionaux de produits agroalimentaires. Cependant, en raison d’un manque de synergie entre les institutions, les résultats escomptés ne sont pas encore atteints. Cela nécessite une réflexion pour actualiser les politiques, stratégies et dispositifs d’intervention en matière de sécurité alimentaire, nutritionnelle et pastorale. Dans cette optique, la Commission de la CEDEAO a lancé un processus de révision de la Politique agricole régionale (ECOWAP) ainsi que de la Stratégie régionale de stockage de sécurité alimentaire.
Ce processus vise à optimiser le dispositif institutionnel existant et à promouvoir des mécanismes de financement durables et adaptés, dans un contexte de raréfaction des ressources, tant au niveau international (avec le retrait progressif de l’aide extérieure) qu’au niveau national (en raison de contraintes budgétaires internes). Konlani Dindiogue, Directeur de Cabinet du ministre de l’Agriculture, de l’hydraulique villageoise et du développement rural du Togo, représentant le ministre, a déclaré : « malgré les nombreux efforts réalisés, la région reste dépendante des importations alimentaires pour répondre aux besoins de sa population. Il apparaît donc indispensable de focaliser les efforts vers un développement local à travers des filières agroindustrielles et de transformation locale génératrices d’emplois pour la jeunesse ».
Selon Massandjé Touré-Litsé, Commissaire de la CEDEAO en charge des Affaires économiques et de l’Agriculture et présidente des travaux, « Grâce à l’augmentation du financement interne par le biais du prélèvement communautaire et des fonds des partenaires, à une meilleure coordination institutionnelle et à l’amélioration des systèmes de gouvernance, la région a renforcé son leadership dans la conduite de l’ECOWAP. Néanmoins, le programme de transformation de la CEDEAO reste limité par des défis structurels, notamment une dépendance excessive des financements extérieurs, une harmonisation juridique et politique tardive, une interopérabilité limitée entre les systèmes de données et un engagement insuffisant du secteur privé ».
Elle a également rappelé les recommandations des Comités techniques de suivi (CTS) de novembre 2024, qui ont conduit à une réorganisation des thématiques prioritaires de l’ECOWAP, désormais réduites à cinq thématiques stratégiques : Amélioration de la production et de la productivité, Développement des ressources animales et halieutiques, Promotion des chaînes de valeur, du marché régional et de la compétitivité des produits agricoles, Renforcement de la Résilience, de la sécurité et souveraineté alimentaires et nutritionnelles, ainsi que Mécanisme de financement, Gouvernance et pilotage de la politique agricole, contre neuf thématiques précédemment. Pour rappel, les comités de pilotage régionaux annuels des projets et programmes de l’ECOWAP constituent un instrument stratégique pour promouvoir des synergies et des complémentarités, afin d’améliorer la coordination au niveau régional.