Elles sont nombreuses à s’adonner à la vente de l’eau fraîche en cette période de chaleur dans le département du Mono particulièrement à Lokossa. Dans les coins et recoins de la cité des Kotafon, le nombre de vendeurs s’accroit au quotidien. Selon eux, le marché est très rentable en cette saison et permet de faire un bon chiffre d’affaire.
Romuald NOUDEDJI
Dans les marchés, dans les rues et même dans certains ménages la vente de l’eau fraîchepermet aujourd’hui à plusieurs personnes de subvenir à leurs besoins. Les glacières sur la tête, elles parcourent les ateliers, les chantiers, les services pour pouvoir vendre, les vendeuses trouvent les qualificatifs possibles pour amener le client à payer de l’eau. Monique Zounzonlin, est une femme au foyer et mère de quatre (4) enfants. Au carrefour du marché de Lokossa, cette mère de famille en tee-shirt noir, pagne noué, sa fille de huit (8) mois au dos, un bol contenant des sachets d’eau sur la tête, crie et déambule de gauche à droite pour vendre de l’eau. Sous un soleil ardent, elle ne pouvait pas s’empêcher d’essuyer de temps en temps la sueur qui couvrait son visage peu rayonnant. La petite fille de huit mois au dos n’a bénéficié d’aucune couverture pouvant la préserver de ces « puissants » rayons de soleil. Il lui suffit juste d’entendre « sin fifa » (de l’eau fraiche) pour se précipiter vers le demandeur. Des obstacles, des dangers éventuels, elle s’en préoccupe très peu. « Vous constatez que je ne suis pas la seule à vendre de l’eau ici. Et pour cela, il faut être bien active et prompte au risque de perdre les ‘clients’ ». Juste à quelques kilomètres de dame Monique c’est Rose qui se confie à nous. Avec une grande glacière sur la tête elle autre s’est fixée un objectif à atteindre par jour. «J’ai une quantité donnée que je dois vendre par jour. Alors je me mets la pression pour parcourir mes endroits stratégiques avant que d’autres personnes ne prennent par-là. La vente d’eau fraiche est pour ceux qui sont habiles», affirme Rose Ananou, une vendeuse. En dehors de celles qui vendent dans la rue, il y a plusieurs ménages qui s’adonnent à la vente de l’eau fraîche et de la glace. Même ceux qui avaient des réfrigérateurs dans leurs maisons qu’ils n’utilisaient plus, ils sont obligés de les réparer afin de commencer à vendre. « Plusieurs choses m’ont poussée à aller vers cette activité. J’étais à la maison un jour quand trois jeunes sont venus cherchant au moins 200 FCFA de glace et après, une dame au quartier qui voulait en prendre 100 FCFA. Je me suis dit que l’activité serait rentable et j’ai eu la confirmation par la suite », affirme dame Agossou Aurelle.
L’aspect psychologique et rentabilité de cette activité
Dans la société elles sont considérées comme les moins que rien. Mais ce qu’elles gagnent en journée, par semaine et par mois, est énorme. Cette vente a permis à plusieurs d’entre eux de démarrer une grande entreprise aujourd’hui. D’autres nourrissent leur famille grâce à cette activité parce que abandonnées par le mari ou le mari est mort. « Quand j’ai commencé tout le monde se moquait de moi pensant que pour moi était fini. Mais moi, je savais ce que je faisais. Et aujourd’hui j’ai lancé une petite entreprise de vente des produits Gsm sans l’aide de mon mari. Je continue de vendre de l’eau glacée mais à la maison », nous explique Rolande une ancienne vendeuse d’eau glacée dans les rues. « J’ai commencé cette activité juste après le décès de mon mari parce que les aides n’y étaient pas. Pour nourrir mes enfants il faut aller vendre de l’eau d’abord. Aujourd’hui grâce à cette vente je ne me plein plus », ajoute Monique Zounzonlin. Monique, nous explique en détail ce qu’elle gagne par jour. « Nous achetons le sachet de Pure water en gros à 200 FCFA. Il y à l’intérieur 20 sachets et nous vendons l’unité à 25 FCFA. Ce qui nous donne 500 FCFA. Si le marché est bien on peut vendre jusqu’à deux sachets de 20. Vous allez me demander comment nous faisons pour les frais d’électricités ? Moi je ne paie pas pour l’électricité. J’achète de la glace que je mets sur l’eau et quelques temps après c’est frais. Pour la vente d’eau glacée il faut être habile et faire un bon marketing » a fait savoir Monique. Selon les autres vendeurs que nous avons aussi contactés, les pratiquent varient d’une personne à une autre. Mais quelle que soit la façon de faire, elles tirent toujours leur profit.