Le travail des enfants continue d’être à l’actualité dans la ville de Parakou. Que ce soit dans les marchés, des maisons ou ateliers d’apprentissage, ces mômes de moins de 15 ans y sont redirigés sans avoir été scolarisés ou brutalement retirés de l’école par leurs parents respectifs. Une situation presque devenue normale aux yeux de la société qui laisse passer ces actes.
Mouhamed Bouhari SAÏDOU (Correspondant de Parakou)
Le constat sur le terrain est décidément déconcertant. Bien que leur place soit à l’école, les enfants de moins de 15 ans sont régulièrement mis à la disposition des patrons d’ateliers qui n’hésitent aucunement à les-prendre. Ceci malgré des dispositions prises par l’Etat et l’Unicef, en ce qui concerne le travail des enfants. Dans la cité des Kobourou, on peut voir ces derniers placés dans tout type d’ateliers tels que ceux de la soudure, de la couture, de réparation de moto, de voiture et même de gros porteurs.
Des travaux pénibles pour la plupart, surtout quand il s’agit d’enfants qui n’ont même pas encore atteint l’adolescence. Cependant, les avis restent partagés au niveau des patrons d’ateliers. Certains décident de suivre les instructions en refusant d’enrôler ces enfants, pendant que d’autres le font en toute impunité. Exerçant le métier de soudeur dans le quartier Banikanni, Ibrahim confie être catégoriquement en désaccord avec certains de ses collègues maîtres-artisans. « Je crois qu’il est bien clair que la loi interdit le fait de prendre des mineurs comme apprentis. Les dirigeants de notre association nous ont informés sur les sanctions qu’on risquerait de recevoir, et je pense que c’est mieux ainsi. Les enfants doivent aller à l’école, leur place n’est pas ici pour le moment », a-t-il affirmé.
Comme explication à ces actes, certains parents évoquent des problèmes financiers ou encore le manque d’intérêt à envoyer leurs enfants à l’école. Selon eux, mettre très tôt leurs enfants dans ces travaux leur permettrait de faire face aux difficultés de la vie pour être mieux aguerris à l’avenir. Une pensée partagée par bon nombre de parents à Parakou.
Pour information, 52,5% des enfants au Bénin sont contraints de travailler, dont 40% dans des conditions dangereuses, selon un rapport publié par l’Unicef. Les Centres de promotion sociale recueillent régulièrement des enfants en situation dans plusieurs villes du Bénin. Les actions sont insuffisantes pour freiner ce phénomène.