Au lendemain de la rencontre qu’il a consacré à la mobilisation citoyenne au Bénin dans la lutte contre le changement climatique, le Conseil économique et social (CES) a tenu, vendredi 11 novembre, un séminaire sur la transhumance au Bénin. En présence de divers acteurs de la société, ce rendez-vous a été l’occasion de faire le bilan de ce phénomène qui, d’année en année, vire au drame.
Sylvestre TCHOMAKOU
S’il est reconnu « havre de paix », le Bénin depuis bien d’années, ploie sous le phénomène des conflits agropastoraux qui chaque année, présente un bilan effrayant. Face à un tel fléau qui prend e l’ampleur en dépit des actions et initiatives publiques comme privées dans le secteur de la transhumance, le Conseil économique et social (CES) dans son rôle d’auto-saisine des préoccupations majeures de la vie socio-économique, se mobilise. C’est à ce titre que s’est tenu le séminaire intitulé : « La transhumance au Bénin : état des lieux, enjeux, défis et perspectives pour une cohabitation pacifique entre acteurs ». A travers cette initiative conduite par le Cadre d’analyse et de veille stratégique (CAVS) du CES, il s’agit, d’une part, de rendre visible aux acteurs socio-économiques et politico-institutionnels ce que fait le CES au quotidien. D’autre part, il s’agit, après l’étude réalisée en 2017 sur la thématique, a expliqué le Président du CES, Tabé Gbian, de faire l’état des lieux de ce fait et mettre en exergue son impact sur la vie des communautés exposées ; de relever les difficultés et de faire des propositions aux pouvoirs publics afin que des solutions durables soient envisagées. Ceci, pour une cohabitation pacifique, en particulier entre agriculteurs et les éleveurs nomades.

« Le sujet est encore d’actualité puisqu’on assiste aujourd’hui plus qu’avant à un accroissement de la vulnérabilité des systèmes d’élevage pastoral qui résulte des effets combinés de deux facteurs principaux, à savoir : le grignotage des terres de parcours qui sont progressivement annexées par les champs et le surpâturage qui entraine une régression de la diversité faunistique et un appauvrissement des pâturages », va préciser le Président du CES.

Mieux, pour lui, « du fait des réalités telles : croissance démographique, expansionnisme, changement institutionnels et économique, intensification des aléas climatiques et expansion de la menace sécuritaire, l’aggravation de la vulnérabilité à laquelle l’élevage pastoral est confronté, a un effet négatif sur les conditions de la plupart des familles rurales ». Face à ces défis, « notre ambition à travers cette journée de réflexion, dit-il, est de contribuer à la prévention des risques en vue d’une pacification de la transhumance dans notre pays le Bénin. Il s’agit de matérialiser le cadre juridique et institutionnel de la transhumance ainsi que les politiques nationales relatives à la transhumance ».

Pour parvenir à un profond diagnostic du secteur, plusieurs communications ont meublé ce séminaire, à savoir : « Transhumance au Bénin : défis et perspectives » ; « Les initiatives publiques et privées dans le secteur de la transhumance au Bénin : forces et faiblesses » ; « Les conditions pour une cohabitation pacifique entre acteurs ».