Le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) vient de rendre public son rapport annuel de 2018. Selon le document du Giaba, 534 déclarations d’opérations suspectes enregistrées au Bénin en 2018 et 24 des dossiers sont transmis aux autorités d’enquête et de poursuite.
Abdul Wahab ADO
En 2018, au Bénin, la Cellule nationale de traitement de l’information financière (Centif) a reçu au total 534 Déclarations d’opérations suspectes (DOS) et 24 sont transmises aux autorités d’enquête et de poursuite. C’est ce que renseigne le dernier rapport annuel de 2018 du Giaba publié, le jeudi 03 octobre 2019 dernier. Au Bénin, les déclarations d’opérations suspectes et les rapports d’enquêtes du Renseignement financier ont été reçus par le service de la Cellule de Renseignements financiers (CRF) de la Centif. Ce sont des efforts fournis par le Bénin à travers la Centif dans la Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) qui ont permis d’obtenir les 534 déclarations d’opérations suspectes l’année dernière. En effet, le rapport annuel 2018 du Giaba, mentionne que le Bénin a poursuivi ses efforts pour remédier aux défaillances identifiées dans son système de LBC/FT. Ainsi, après avoir corrigé un nombre important des lacunes de son système de LBC/FT, le Bénin est sorti du premier cycle des évaluations mutuelles du GIABA et se prépare à passer au second cycle. Les principaux efforts entrepris au cours de l’année comprennent la création d’un tribunal de commerce, la création d’un comité technique national de LBC/FT et le renforcement des capacités en ressources humaines de la Cellule de renseignements financiers (CRF). Il faut également préciser que le Bénin a enfin fourni une mise à jour sur la façon dont il a remédié aux insuffisances de la LBC/FT et sur le niveau de préparation de son évaluation au deuxième tour. Par ailleurs, pour la prévalence des infractions sous-jacentes, le Bénin a besoin d’assistance technique dans divers domaines. Il s’agit d’une part de la formation et d’équipement informatique/logistique pour la CRF, puis la formation des organismes chargés de l’application des lois, des autorités de surveillance et de réglementation et des institutions financières, d’autre part.
De fortes déclarations d’opérations suspectes en 2018 au Bénin et au Nigéria
Dans la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Bénin est le deuxième pays pour avoir reçu 534 déclarations d’opérations suspectes après le Nigéria avec 10 346 et 121 transmises aux autorités d’enquête et de poursuite. Il est Bénin est le premier avec les 534 déclarations d’opérations suspectes dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). La Côte d’Ivoire a reçu 364 déclarations d’opérations suspectes en 2018, le Togo (323), le Sénégal (102), le Burkina-Faso (102), le Ghana, (512). Le nombre total des déclarations d’opérations suspectes dans la Cedeao est de 12 675 dont 398 dossiers sont transmis aux autorités d’enquête et de poursuite. Aucune condamnation n’a été enregistrée en 2018 dans les 15 pays de la Cedeao. L’année 2018 a enregistré des résultats mitigés et le Giaba a réussi à mettre en œuvre 70% de ses activités planifiées et d’importantes activités opportunes au regard des priorités émergentes. Les perspectives pour l’année 2019 s’annoncent plus fructueuses avec certes des défis immenses, mais surtout l’opportunité d’accomplir de meilleurs résultats.