Les images montrant les exactions de plusieurs apprenants au sein d’établissements d’enseignement, ont circulé sur internet ces derniers jours. Les agissements des élèves ont créé un tollé général, contraignant le secteur judiciaire à prendre ses responsabilités. A travers une tribune libre parvenue à notre rédaction, le consultant en management des entreprises et organisations, le spécialiste des Objectifs de développement durable (ODD), docteur Harry Viderot, se penche sur le sujet. Il dévoile le véritable problème de l’éducation et renseigne sur les tenants de ces travers constatés dans l’enseignement.
Lire ci-dessous, l’intégralité de ladite tribune libre.
Tribune libre Dr Harry Viderot
L’éducation est un droit humain vital, qui joue un rôle crucial dans le développement humain, social, et économique d’un pays. Elle est essentielle à la réussite de chacun des 17 objectifs mondiaux de développement.
Officiellement adoptés lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2015, les Objectifs mondiaux pour le Développement durable posent le cadre du programme de développement pour 2016-2030. L’Objectif mondial 4 sur l’éducation vise à « garantir à tous, une éducation de qualité inclusive et équitable et à promouvoir des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie. »
Une éducation de mauvaise qualité équivaut presque à une absence d’éducation
Partout dans le monde, de grandes avancées ont eu lieu en termes de scolarisation. Il ne suffit cependant pas de scolariser les enfants. Il faut également veiller à ce qu’ils acquièrent les compétences pratiques nécessaires à la vie. L’éducation morale et civique pour une éducation à la responsabilité, devient donc essentielle. Ce qui autrefois semblait aller de soi – vivre ensemble dans nos établissements devient à présent un objectif à atteindre et une interrogation. Et nombreux sont les parents, enseignants, conseillers d’éducation, chefs d’établissement à déplorer l’augmentation de comportements antisociaux : violence entre élèves, vandalisme à l’encontre des objets, irrespect à l’égard des enseignants… et bien sûr, ce qui défraie la chronique actuellement qu’est le sexe qui, s’exprime en toute dépravation des mœurs dans un milieu dit éducatif. Tout se passe comme si de plus en plus de jeunes refusaient les normes sociales élémentaires. La dégradation, dit-on, se propage d’année en année et, aujourd’hui, l’ensemble du système scolaire est confronté à un problème que certains font relever de l’éducation morale ; d’autres, de l’éducation à la citoyenneté. La responsabilité du phénomène de la précocité sexuelle en milieu scolaire auquel on est confronté à travers une dépravation, dont plusieurs acteurs trouvent la source, sur les chaînes de télévisions pour les images malsaines qu’elles diffusent dans certains de leurs programmes, et qui vont à l’encontre des mœurs, de l’éthique et des pratiques béninoises. Toutefois d’autres pensent que c’est de la faute des parents qui manquent à leur devoir de débats et conseils sur l’acte précoce du sexe. L’école se trouvant au milieu de tout ceci peut donc être un vecteur essentiel si on s’est s’appuyé sur l’éducation. L’éducation et la formation demeurent parmi le fondement d’outils pour l’autonomisation humaine, prospérité inclusive et du développement progressif. Cependant, l’éducation ne se fait pas par hasard. Il doit être planifié et élaboré des stratégies par l’adoption de l’innovation dans l’éducation. Les tendances démographiques actuelles en Afrique ont connu une expansion des systèmes éducatifs sans nécessairement avoir l’amélioration simultanée de la productivité et de l’efficacité notamment en ce qui concerne l’amélioration des résultats en matière de qualité et d’équité.
Le sexe s’invite dans les collèges du Bénin : quelles sont les dispositions à prendre pour sauver l’éducation à la base ?
L’éducation réduit la pauvreté, stimule la croissance économique et augmente le revenu. Elle multiplie les chances pour l’individu de mener une vie saine, réduire le taux de mortalité maternelle et lutter contre les maladies. L’éducation peut favoriser l’égalité des sexes, réduire le nombre de mariages précoces et promouvoir la paix. En résumé, l’éducation est un des investissements les plus importants qu’un pays puisse faire dans son peuple et son avenir. En moyenne, un cycle complet de 13 ans d’enseignement, préscolaire et secondaire compris, représente un coût de 1,25 dollars par jour et par enfant dans les pays en développement (pays à faibles revenus ou de la tranche inférieure des pays à revenus intermédiaires). La plus grande part de ce coût, soit 88 %, est prise en charge par les pays en développement eux-mêmes. Le déficit de financement à charge de l’aide internationale n’est en moyenne que de 15 cents par jour et par enfant. Il est donc essentiel pour un pays tel que le Bénin de prendre la mesure des dispositions face au phénomène de sexe qui s’est invité dans l’actualité du pays et, qui indigne tout un chacun. Ceci est pour l’intérêt de la Nation. A part donc les dispositifs juridiques dont –on peut apprécier les instituions de notre pays ; il reste les mécanismes afin de palier dorénavant ses actes qui polluent le cadre scolaire, qui devrait être un lieu où doit se cultiver l’excellence dans l’éthique et la morale. Collaborer avec les organismes qui font déjà un travail dans le domaine sur le terrain tel que, l’ONG TALENT INCUBATOR, le ROTARY, la Fondation Sauver L’éducation (FOSE) et bien d’autres ….etc, pour un programme du nouvel « enseignement moral et civique ». Ceci doit permettre une refondation de l’école se déclinant en s’appuyant sur 4 principes : principe d’autonomie, principe de la coexistence des libertés, principe de discipline et principe de la communauté de citoyens, permettant ensuite de définir les « valeurs et les normes que cet enseignement transmet ». Ainsi, nous privilégions les piliers de la culture morale et civique qui sont définis, à partir de quatre dimensions : une dimension sensible (culture de la sensibilité) ; une dimension normative (culture de la règle et du droit) ; une dimension cognitive (culture du jugement) et une dimension pratique (culture de l’engagement). Ces compétences relevant plus du « savoir être » que du savoir et, contribuent à nouveau à imposer un carcan normatif dans lequel l’élève est enjoint à se mouler.