La BCEAO, institution bancaire centrale de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a révélé ses résultats financiers pour l’exercice 2023. Ses avoirs extérieurs ont généré des revenus de 177 milliards de francs CFA (équivalant à 287,3 millions de dollars), enregistrant ainsi une hausse de 112% par rapport à l’année précédente.
F.V.
Avec 177 milliards de francs CFA (soit 287,3 millions de dollars), les revenus de la BCEAO provenant de ses avoirs extérieurs ont enregistré une forte augmentation à trois chiffres, démontrant ainsi une gestion plutôt efficace de ces ressources. Cependant, ces gains demeurent inférieurs à ce qu’ils auraient été s’ils avaient été placés dans les comptes du Trésor public français. Ceci marque le deuxième résultat depuis que la BCEAO gère l’intégralité de ses réserves en devises en dehors du compte des opérations hébergé dans les comptes du Trésor public français. Cette augmentation a été soutenue, entre autres, par une amélioration des revenus provenant des avoirs en devises autres que ceux du Fonds monétaire international (30 milliards de francs CFA, +139%), des intérêts perçus (34,7 milliards de francs CFA, +74%) et le placement d’une part importante des réserves (3 660,5 milliards de francs CFA) dans des titres émis par des États. Ainsi, l’institution commence à générer des revenus solides grâce à la gestion de ses réserves de change. Néanmoins, les gains obtenus restent en deçà de ce qu’ils auraient été si ces ressources étaient placées dans les comptes du Trésor public français. Un calcul rapide effectué par l’Agence Ecofin suggère que les titres d’emprunt sur lesquels sont investies la majorité des réserves de change générées par les pays de l’UEMOA ont produit un rendement moyen de 0,94%. Ceci est une rémunération inférieure aux 4,75% représentant le taux de facilité de prêt marginal de la Banque centrale européenne, qui rémunère actuellement les avoirs en devises placés sur le compte des opérations par les pays de la CEMAC et les Comores, qui demeurent encore dans l’ancien cadre de coopération monétaire avec la France, tel que révisé à plusieurs reprises.
Dans son rapport financier, la BCEAO ne fournit pas davantage d’informations permettant de comprendre comment les réserves de change de l’UEMOA sont gérées, notamment comment les choix de placement sont effectués. Cependant, on sait que les réserves en or, dont la valeur n’a augmenté que de 9% en 2023, sont principalement déposées à la Banque de France. Une part importante des avoirs extérieurs a été fournie par le FMI, et ils ont généré le plus de revenus en devises (85,13 milliards de francs CFA, +133%). En fin de compte, l’institution a clôturé l’année sur un bénéfice net de 315,6 milliards de francs CFA. En plus des revenus provenant des avoirs en devises, la BCEAO a surtout bénéficié de la forte demande de refinancement par les banques commerciales, avec des produits d’intérêt s’élevant à 329,4 milliards de francs CFA, en augmentation de 112%.