Les experts africains seront réunis en octobre prochain dans le cadre de l’atelier sur les ressources des fonds marins africains. L’objectif de cette rencontre est de sensibiliser les États africains à l’importance et aux opportunités associées au développement du plateau continental africain.
Félicienne HOUESSOU
Les fonds marins désignent au sens large tous les fonds immergés des mers du globe terrestre. Ils constituent plus des 3/4 des fonds océaniques et sont habituellement subdivisés en : plateau continental ; talus continental ; grands-fonds ou plaine abyssale comprenant les dorsales océaniques, dont les monts sous-marins, et les fosses océaniques. Encore appelé plancher océanique, les fonds marins comme l’environnement terrestre, est composé de chaînes montagneuses, de plateaux, de pics volcaniques, de canyons et de vastes plaines abyssales. Il contient la plupart des mêmes minéraux que ceux que l’on trouve sur terre, souvent sous des formes enrichies, ainsi que des minéraux qui sont uniques, comme les encroûtements ferromanganésifères et les nodules polymétalliques. Le Nigeria accueillera un atelier sur les ressources des fonds marins africains. L’atelier augmentera la participation des entreprises autochtones africaines aux activités d’exploration entreprises dans les zones internationales des fonds marins. L’événement, qui doit se tenir à Abuja, est organisé par l’Autorité internationale des fonds marins en collaboration avec le ministère fédéral des Transports, l’Agence nigériane de l’administration et de la sécurité maritimes (NIMASA) et la Commission des frontières nationales (NBC). Du point de vue géoclimatique, ces fonds jouent un rôle majeur de puits de carbone, mais contiennent aussi d’énormes quantités d’hydrates de méthane susceptibles de fortement accélérer le réchauffement climatique s’ils venaient à fondre.
Les intérêts commerciaux sont actuellement centrés sur trois types de gisements minéraux marins. Les nodules polymétalliques, qui se trouvent dans les océans, reposent sur les fonds marins des plaines abyssales, souvent partiellement recouverts par des sédiments fins. Ils contiennent une grande variété de métaux, notamment du manganèse, du fer, du cuivre, du nickel, du cobalt, du plomb et du zinc et présentent, entre autres, des concentrations mineures, mais non négligeables, de molybdène, de lithium, de titane et de niobium. La Zone de Clarion-Clipperton, située entre 3 500 et 5 000 m, est la zone la plus étudiée qui présente un intérêt commercial dans le Pacifique Est. Ce gisement renferme plus de nickel, de manganèse et de cobalt que la totalité des ressources terrestres. D’autres zones pouvant présenter un intérêt commercial sont le bassin central de l’océan Indien et les zones économiques exclusives des îles Cook, des Kiribati et de la Polynésie française. En Afrique, les experts, composés de scientifiques, de chercheurs, d’universitaires de renom et de représentants gouvernementaux aborderont les défis et les opportunités liés à l’exploitation des ressources minérales marines, à la protection et à la préservation du milieu marin, plus particulièrement des fonds marins internationaux.