Anticipant la vague de perturbations au cours de la prochaine décennie, les dirigeants des banques devraient repenser les possibilités de gestion bancaire avec de grandes idées audacieuses. En hyper structurant leur transformation et en s’engageant activement avec l’écosystème, de nouveaux partenariats et alliances peuvent devenir des impératifs de changement.
Issa SIKITI DA SILVA
Ces recommandations émanent d’un document de recherche de Deloitte Insights publié la semaine dernière. Le document, intitulé “2020 Banking and Capital Markets Outlook, rappelle aux dirigeants de banques de ne pas oublier de se concentrer sur l’importante mission de la responsabilité sociale.
« A l’aube d’une nouvelle décennie, les banques devraient renforcer leurs fondements fondamentaux sur plusieurs dimensions, y compris l’infrastructure technologique, la gestion des données, les talents et la gestion des risques », ont affirmé les six experts bancaires de Deloitte, les auteurs de ce document de recherche.
Du côté technologique, les banques continuent de faire face à des défis de grande taille. L’un de ces défis est la dette technique, ou le manque de modernisation de leur ‘’legacy system’’, ce qui est un énorme obstacle à la transformation, ont-ils indiqué.
Ce rapport intervient alors que le secteur tertiaire mondial, dont font partie les banques, commence a montrer des signes d’essoufflement dans un environnement mondial économique très tendu, ou le commerce mondial continue de baisser.
En effet, selon le Handbook of Statistics 2019 de la CNUCED, le secteur des services tertiaires n’augmentera que de 2,7%, soit à 6 000 milliards de dollars l’an prochain. « Ceci constitue une baisse importante par rapport aux deux dernières années », a regrette l’agence onusienne pour le commerce et le développement.
Quant aux banques, leurs actifs mondiaux ont reculé à 122,8 mille milliards de dollars US en 2018, principalement en raison de la cession d’actifs non essentiels par les banques européennes, selon les chiffres du ‘’The Banker’’.
Résilient
Du côté positif, l’état des banques dans le monde est redevenu plus résilient, a estime Deloitte, déclarant que le ratio de niveau 1 est passe à 6,75% en 2018, contre 6,66% en 2017.
L’un des défis majeurs que les banques du monde entier font face est l’état désolant de leurs données, un facteur qui peut les empêcher banques de réaliser le plein potentiel des investissements dans les nouvelles technologies, selon Val Srinivas, Jan-Thomas Schoeps, Tiffany Ramsay, Richa Wadhwani, Samia Hazuria et Aarushi Jain, les experts de Deloitte qui ont rédigé le rapport.
Les données de haute qualité et les informations facilement accessibles, qui représentent le carburant nécessaire à toute solution technologique, ne sont toujours pas répandues et trouvables partout. De nombreuses banques ont encore du mal à trouver le meilleur moyen de relever ces défis, ont-ils expliqué.
« Nous exhortons le secteur bancaire à revenir à l’essentiel: résoudre le problème des données avant d’entreprendre une transformation radicale de la technologie et réduire lentement la dette technique via une modernisation soutenue et durable », ont-ils recommandé