31,5 milliards FCFA d’engagement, la campagne agricole lancée le 28 Avril à Aplahoué
Face aux difficultés liées à la pandémie du coronavirus et autres chocs exogènes, le gouvernement du Bénin, réuni en conseil des ministres hier mercredi 20 avril 2022, a décidé de la suspension de deux mesures fiscales dans le secteur agricole. Une mesure salutaire qui impactera à coup sûr, le prix de cession des produits durant la campagne agricole 2022-2023.
Bidossessi WANOU
280 FCFA/kg soit 14.000 FCFA le sac de 50 kg d’engrais toutes catégories confondues, 3.500 FCFA le flacon pour le traitement de demi hectare avec les insecticides coton et herbicides totaux, 7.011 FCFA/l pour les herbicides sélectifs et les herbicides sélectifs précoces. Pour la campagne agricole 2021-2022, le gouvernement a pris des mesures d’accompagnement pour faciliter la tâche aux producteurs. Des prix cassés mais aussi, le renoncement temporaire au prélèvement par l’Etat, de la « contribution à la recherche agricole » ainsi que de la « redevance de promotion agricole » au titre de la campagne, le tout représentant un appui total de 31,5 milliards de FCFA. C’est une mesure par laquelle le gouvernement entend maintenir les prix de cession à un niveau soutenable et impacter le marché local, d’où, elle est accompagnée de l’interdiction formelle de sortir ces produits subventionnés par quelle que voie que ce soit du territoire national, de peur d’hypothéquer l’impact sur les populations. Dans la même veine, les producteurs de coton ont pris l’initiative de subventionner les prix des engrais y compris pour les vivriers pour un montant total de 11,5 milliards financé par l’Association interprofessionnelle de Coton et puisé dans les réserves stratégiques des égreneurs. Au total, en plus de l’engagement pris par le gouvernement, c’est un appui de l’ordre de 43 milliards qui est consenti pour l’équilibre du secteur agricole face aux chocs exogènes de la pandémie et d’autres fléaux. Selon les analyses rapportées par le communiqué final du conseil des ministres, ces chocs ont eu pour conséquence, une hausse brusque et vertigineuse des prix d’acquisition des intrants agricoles notamment les engrais. Ceux-ci reviendraient à 22.500 FCFA le sac de 50 kg de NPK et 28.200 FCFA celui de l’urée, voire plus. Un tel niveau de prix reste élevé et compromettrait tout autant la compétitivité de notre agriculture que la disponibilité de produits agricoles en quantité suffisante. En effet, dans l’hypothèse de la cession des intrants aux prix du marché, il se dégage une baisse du niveau de rentabilité financière escompté à prix de vente constant. Ainsi, le revenu du producteur de maïs s’établirait à – 7325 FCFA à l’hectare contre 40.375 FCFA la saison dernière, soit une perte de 47.700 FCFA et celui du riziculteur s’établirait à 9.225 FCFA à l’hectare contre 73.125 FCFA la saison écoulée soit une baisse de 63.900 FCFA. Une telle situation est de nature à provoquer un effondrement de la production agricole et menacerait gravement la sécurité alimentaire dans notre pays, si les dispositions adéquates ne sont pas prises. Il faut noter également que la campagne agricole sera lancée le 28 avril 2022 à Aplahoué.
20 Nombre total de vues, 2 Nombre de vues aujourd'hui