Pour renforcer la sécurité des biens et des personnes aux postes frontaliers, l’Uemoa engage la Police des Etats membres. 1er mars 2024, les Directeurs généraux de la Police nationale des Etats membres se sont réunis à Lomé, pour évaluer la mise en œuvre du Projet d’Informatisation et d’Interconnexion des Postes de Police Frontaliers (2IPPF) dans l’Union.
S.T.
A l’ère de la digitalisation des services, la Commission de l’Uemoa se ménage pour accélérer l’interconnexion des postes de police frontaliers afin de renforcer le contrôle sécuritaire et sanitaire aux frontières des Etats membres. Investie dans cette dynamique à travers le Projet d’Informatisation et d’Interconnexion des Postes de Police Frontaliers (2IPPF), l’institution communautaire a mobilisé, 1er mars dernier, les Généraux de Police desdits Etats. Déroulée à Lomée, cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la réussite du projet 2IPPF, a été l’occasion pour les Directeurs généraux de la police nationale des Etats membres de faire le point de l’évolution dudit projet, d’examiner les expressions des besoins que devront prendre en compte les infrastructures locales, et de valider les spécifications techniques des équipements informatiques, bureautiques et sanitaires. Par ailleurs, cette rencontre de hauts gradés de la Police, a permis de déterminer les sites identifiés pour abriter les infrastructures des postes de police frontaliers, mais aussi servi de cadre pour l’actualisation des dispositions pratiques à prendre aux niveaux national et régional pour une mise en œuvre réussie du projet 2IPPF. Présidant les travaux, en présence de la Représentante Résidente de la Commission au Togo et bien d’autres officiers des 08 Etats, le Directeur Général adjoint de la police nationale de la République de Côte d’Ivoire, Namory Timité, a, dans son discours décrit une situation sécuritaire « difficile » dans l’espace communautaire marquée par « la persistance de l’insécurité, à travers notamment la récurrence des actes terroristes ». « Cette situation, va-t-il adresser à ses pairs, doit nous conduire à prendre les bonnes décisions, celles qui contribueront au mieux, et dans les meilleurs délais possibles, au retour de la paix et de la stabilité dans nos Etats et dans la sous-région ». Pour le colonel Yaovi Okpaoul, cette rencontre est d’une importance capitale à plusieurs égards. « D’abord, parce que nos Chefs d’Etat accordent, à raison, un ordre de priorité à la question sécuritaire, aujourd’hui plus qu’hier. Ensuite, parce que nombre de nos pays sont victimes d’attaques terroristes récurrentes, ou sous la menace des forces obscurantistes qui désormais, à l’évidence, visent au-delà du Sahel, le Golfe de Guinée à travers les pays du littoral. », fait-il savoir. Pour sa part, Paul Robert Tiendrébéogo, Délégué général à la Paix et à la Sécurité à la Commission de l’Uemoa, a, soulignant que des défis et difficultés subsisteront, invité les parties prenantes à se « donner les moyens de les surmonter ». « Bien sûr, ce projet ne sera pas la solution à l’insécurité dans l’espace communautaire, mais, aux côtés d’autres initiatives, il nous permettra d’apporter notre goutte d’eau pour éteindre l’incendie », a-t-il conclu.
Pour rappel, le projet d’Informatisation et d’Interconnexion des Postes de Police Frontaliers dans l’espace UEMOA a pour objectif d’appuyer les efforts des Etats membres dans le renforcement du contrôle sécuritaire et sanitaire de leurs frontières, grâce à des postes de police dûment équipés et interconnectés.