Plus d’un milliard de personnes dans le monde étaient obèses en 2022, soit un équivalent de plus de quatre adultes sur dix qui sont en surpoids, selon une nouvelle étude publiée le 1er mars par The Lancet. Ces chiffres accablants devraient inquiéter les spécialistes de la santé des travailleurs qui soutiennent haut et fort que l’obésité affecte le rendement de l’employé et impacte la productivité de l’entreprise.
Issa DA SILVA SIKITI
Les employés en surpoids ou obèses sont plus susceptibles de développer des comorbidités liées au poids telles que le diabète de type 2, l’hypertension, l’apnée du sommeil, les maladies cardiovasculaires et le cancer, qui contribuent tous à une baisse de la productivité au travail, martèle l’Endocrine Society sur son site.
« Les employés en surpoids et obèses peuvent subir une perte de productivité au travail plus élevée, mesurée en termes d’absentéisme, d’invalidité à court et à long terme et d’indemnisation des accidents du travail, par rapport aux employés ayant un poids normal », a déclaré Clare J. Lee, directrice générale d’Eli Lilly & Company, citée par Endocrine Society.
Selon une récente étude menée en Belgique et publiée sur le site de Jobat.be, le surpoids augmente le risque de plaintes telles que de douleurs ou de troubles au niveau des muscles, des articulations, des tendons ou des os qui assurent la posture et le mouvement ; principalement dans le dos, le cou et les épaules. Ceci est justifié car le poids supplémentaire crée une charge plus lourde.
« Ces douleurs sont également fréquentes au niveau des genoux. De plus, les employés qui bougent davantage sont par exemple mieux armés contre les maux de dos. En effet, des muscles forts protègent et soulagent le corps », précise Jolien Maes, un spécialiste cité par ce site.
Spectacle désolant
Pendant que le monde développé pleurniche autour de la montée fulgurante de l’obésité parmi sa population et ses employés, le spectacle est désolant en Afrique, un continent où le régime alimentaire est chaotique et l’exercice physique est souvent considéré comme l’affaire des Blancs et des riches.
« L’obésité est de plus en plus fréquente en Afrique. Elle est principalement la conséquence directe des avancées socio-économiques et des modifications des habitudes de vie qui entraînent une consommation plus importante d’aliments hautement caloriques et un style de vie plus sédentaire », déplore Sciencedirect.com.
Bon nombre d’observateurs reprochent à la classe moyenne émergente (jadis pauvre, malade et sous-développée) et aux nouveaux riches du continent – du Caire (Egypte) jusqu’à Cape Town (Afrique du Sud) – d’avoir copié aveuglement et brutalement le mode de vie des Occidentaux dont les répercussions sociales sont actuellement désastreuses et catastrophiques.
« Bien que les taux de dénutrition aient diminué, l’obésité reste un défi de santé publique dans de nombreuses régions, notamment en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne », indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a soutenu l’étude du Lancet.
Un poids sain et un mode de vie actif ne sont pas seulement importants pour l’employé en tant qu’individu, mais profitent également à l’employeur, conclut Edelhart Kempeneers, un spécialiste de la santé cité par Jobat.be.