Le marché béninois regorge d’importants produits locaux qui sont très peu promus. En perpétuelle concurrence avec ceux exportés, les produits locaux quelle que soit la valeur nutritive, sont pour la plupart oubliés. Les politiques pour les valoriser ont tout de même jusque là du plomb dans l’aile.
Depuis l’accession à la souveraineté nationale, la consommation et la promotion des produits locaux sont restées le cadet des soucis du béninois. S’il est une réalité que le pays dispose de plusieurs variétés de produits locaux dans presque tous les sous-secteurs, il est tout autant vrai que ces richesses sont comme mises sous boisseau. De l’huile d’arachide de la région Agonlin à sa boisson locale à base de vin de palme communément appelée « Sodabi », la farine fine de manioc, « gari sohoui » des collines et du Mono-Couffo, les objets d’art de toute sorte, les fournitures de et autres biens, les produits locaux béninois se révèlent des mal-aimés du peuple béninois. Et pour justifier le fait, certains s’appuient sur leur qualité parfois douteuse ou sur la tendance trop poussée de faire profit qui caractérise certains acteurs du marché béninois. C’est d’ailleurs ce qui aurait joué contre les services de GSM authentiquement béninois à savoir Libercom et Bel bénin communication qui par finir, ont disparu. Il s’avère en effet que l’Etat a très peu d’intérêt pour les labels béninois qui disparaissent du jour au lendemain ou meurt d’une douce mort après quelques efforts de résistance. Quel que soit le domaine considéré, certains béninois font d’importants efforts mais toujours est-t-il qu’ils restent inconnus. Dans la politique d’approvisionnement dans l’administration, aucune part n’est réservée à la consommation ou à la promotion des produits locaux et quand cela vient à être déterminé, il n’est pas aussi respecté. En témoigne la source d’approvisionnement des cantines scolaires et dans d’autres administrations, les maisons de détention, les centres de formation et internats publics et autres où, la grande partie des biens qui y sont exploités provient de l’extérieur.
Un quota pour les produits locaux
La situation d’abandon relatif à laquelle sont en proie les produits locaux béninois exige que d’importantes actions soient engagées pour leur valorisation. Dès lors, pour tout approvisionnement dans les services publics, il est souhaitable que les parlementaires initient un projet de loi où sera défini un pourcentage pour les produits locaux. Ce faisant, les entrepreneurs béninois et tous ceux qui interviennent dans les secteurs de production se sentiront véritablement soutenus et appuyés par le gouvernement dans leurs différents efforts car, en les impliquant dans la chaîne de l’approvisionnement, on les incite à augmenter leur taux de production et à rechercher la perfection afin de résister à la concurrence. Il faudra donc y penser et les parlementaires ont un rôle capital à jouer dans ce sens. Et c’est en agissant seulement ainsi que l’on pourra concentrer les capitaux à l’interne et favoriser des lobbies de producteurs, aptes à aller plus tard sur le marché international.
Bidossessi WANOU