Ce vendredi 30 août 2024, l’agence de notation Moody’s a confirmé la note souveraine du Bénin à B1 avec une perspective stable. Malgré cela, elle a également mis en garde contre des risques potentiels de dégradation dans les mois à venir.
Falco VIGNON
L’agence de notation Moody’s a validé la note souveraine du Bénin à B1 avec une perspective stable, tout en avertissant sur les risques potentiels de dégradation dans les mois à venir. Cette décision fait suite à une revue périodique réalisée le 27 août 2024, durant laquelle l’agence a réévalué les notations en prenant en compte les récentes évolutions économiques et politiques, notamment les tensions diplomatiques avec certains pays voisins. Une économie en croissance, mais vulnérable Moody’s souligne que le Bénin bénéficie d’une stabilité macroéconomique, renforcée par son appartenance à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et par un plan de développement ambitieux, le Programme d’actions du gouvernement (Pag), qui a stimulé la croissance économique ces dernières années. Le rapport prévoit que le Pib réel continuera de croître entre 6 % et 7 % au cours des cinq prochaines années, grâce aux investissements stratégiques dans les infrastructures et aux réformes soutenues par le Fonds monétaire international (Fmi).
Nonobstant cette croissance résiliente, Moody’s alerte sur la petite taille et le manque de diversification de l’économie béninoise, rendant le pays vulnérable aux chocs externes, notamment en provenance du Nigéria et des régions instables du Sahel (Burkina Faso et Niger). Tous ces pays limitrophes, sauf le Togo, ont des notes de crédit allant de Caa1 à Caa3, indiquant des risques accrus d’instabilité qui pourraient affecter l’économie béninoise.
Défis fiscal et institutionnel
L’agence de notation met également en avant la faiblesse de la gouvernance et des institutions, considérée comme un obstacle majeur au développement du Bénin. Moody’s avertit qu’une détérioration des indicateurs fiscaux ou un échec visant à élargir la base fiscale pourrait entraîner une dégradation inévitable de la note souveraine. « Nous envisagerions une dégradation de la notation du Bénin si les indicateurs fiscaux se détérioraient nettement par rapport à nos attentes actuelles », déclare l’agence.
Toutefois, Moody’s laisse entrevoir la possibilité d’une amélioration de la note si le Bénin parvient à réduire de manière significative le fardeau de la dette gouvernementale et à améliorer la gouvernance institutionnelle. L’agence précise qu’une amélioration substantielle de la capacité d’accès à la dette pourrait également influer positivement sur la notation.
Par ailleurs, bien que Moody’s ait confirmé la note B1 du Bénin avec une perspective stable, elle appelle à la vigilance en raison des risques internes et externes qui pèsent sur l’économie Béninoise.
Pour rappel, l’agence de notation Moody’s est devenue la norme internationalement reconnue en matière de notation de crédit, en grande partie parce qu’elle a été l’une des premières agences à aller au-delà des chiffres et à intégrer une véritable analyse des risques, en examinant à la fois les éléments qualitatifs et quantitatifs pour déterminer la solvabilité d’un émetteur.