Initié depuis plusieurs années, mais en souffrance du fait de plusieurs facteurs, le projet de la monnaie ouest-africaine, “ECO”, se concrétise progressivement. Lundi 12 novembre 2024, à l’occasion de la 3ème réunion du Comité de Haut niveau pour le lancement de l’Eco, les États de la Cedeao et de l’Uemo ont discuté des nouvelles modalités.
S.T.
Pour une mise en œuvre progressive de la monnaie Eco, les États de la Cedeao et de l’Uemoa s’accordent sur la sélection des pays prêts. C’est ce qu’il convient de retenir de la 3ème réunion du Comité de Haut Niveau pour le lancement de ladite monnaie, tenue le 12 novembre 2024 en virtuel et présidée par le ministre de l’économie et des Finances de la République Fédérale du Nigéria, Wale Edun, en présence du Président du Conseil des Ministres de l’Uemoa, le ministre ivoirien des Finances et du Budget, Adama Coulibaly. Suivant la mission à lui confiée à sa mise en place en 2023 : proposer les modalités pratiques pour le lancement de l’ECO, le Comité, pour sa énième rencontre, a progressé dans les discussions autour des critères de convergence et des mécanismes institutionnels nécessaires.
La réunion, qui s’est tenue en présence d’Abdoulaye Diop, Président de la Commission de l’Uemoa, a permis aux participants de discuter des modalités pratiques de sélection des pays prêts à intégrer l’Union monétaire ouest-africaine. Un des points clés de cette rencontre a été le projet d’Acte additionnel encadrant la participation des États membres, afin de s’assurer que seuls les pays remplissant les critères économiques nécessaires puissent participer au lancement de l’ECO. Les coûts de mise en œuvre, les sources de financement des réformes ainsi que la création des institutions chargées de piloter cette monnaie unique ont également été abordés. Composé des ministres des Finances du Nigéria, du Ghana, du Cap-Vert, ainsi que des présidents des commissions de la Cedeao et de l’Uemoa, le Comité de Haut Niveau épaulé par les gouverneurs des banques centrales de ces pays et de la BCEAO, a pour mission de poser les bases pour réussir la transition vers l’ECO, tout en minimisant les risques économiques et financiers pour les pays participants.
Les conclusions de cette réunion seront présentées lors de la prochaine Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, prévue d’ici fin 2024, pour faire avancer encore un peu plus l’intégration régionale. Pour rappel, l’idée derrière la création de l’ECO repose sur plusieurs piliers. D’une part, il s’agit de faciliter les échanges commerciaux entre les pays de la région en supprimant les barrières liées aux fluctuations monétaires. D’autre part, l’Eco vise à renforcer la résilience économique des États membres en leur donnant un outil pour maîtriser leur politique monétaire, loin de l’influence des monnaies externes comme le dollar ou l’euro.