L’Eurobond du Bénin affiche une bonne performance par rapport aux obligations de même type émises par les autres pays de la sous-région au 30 septembre 2019.
Joël YANCLO
L’emprunt obligataire libellé en euro émis par Bénin, l’Eurobond Bénin 2026 (5.75% 26mar2026, EUR XS1963478018) occupe une place honorable sur le marché international de la dette d’Etat. Six mois après son introduction, l’eurobond Bénin 2026 à une bien meilleure cotation par rapport à ses pairs de la zone Afrique Subsaharienne que sont les eurobonds Sénégal 2028 et Côte d’Ivoire 2025 (RCI 2025). En effet, à fin septembre 2019, l’eurobond Bénin 2026 était à un indice de 5.21 tandis que l’eurobond Sénégal 2028 se retrouvait à 4.17 et l’eurobond RCI 2025 quand à lui pointait à 3.84. Les deux deniers étaient déjà présentes sur le marché international de la dette d’Etat avant l’introduction du Bénin qui fait ainsi forte impression et a la confiance des investisseurs. Preuve que l’euro obligation Bénin 2026, la première dans l’histoire du pays, se vend bien et mieux par rapport à ses pairs de la zone Afrique Subsaharienne. Une performance qui a court depuis l’incursion du Bénin dans l’arène des marchés obligataires internationaux en mars 2019. Au moment où les euros obligations Sénégal 2028 et RCI 2025 s’empêtraient sur une pente descendante, oscillant respectivement entre 5.15 et 4.17 ; et 5.10 et 3.84 de septembre 2018 à septembre 2019, celle Bénin 2026 est arrivée avec des arguments convainquants qui ont séduit les investisseurs, affichant d’entrée un indice de 5.80, supérieur à celui de ses pairs. Depuis mars 2019, Bénin 2026 n’a pas fléchi même si elle a connu un flottement entre mai et juillet 2019, elle a repris sa courbe ascendante courant juillet 2019 pour s’établir à fin septembre 2019 à un indice de 5.21.
Par cette entrée sur les marchés internationaux, le Bénin est devenu le 21ème émetteur d’obligations souveraines du continent africain. Un trio de banques, dirigé par la Société Générale, gère l’offre d’obligations. L’emprunt obligataire à huit ans, libellé en euros, a été lancé en mars 2019, dans des conditions de marché favorables. Les fonds serviront à financer des projets prioritaires dans les domaines des infrastructures, de l’économie numérique, de l’électricité et d’une amélioration du niveau de vie des populations béninoises.
Notation de l’économie béninoise
Fitch, l’agence de notation de crédit, avait attribué au Bénin la note «single-B», une étiquette de qualité inférieure indiquant le niveau de risque. Dans son évaluation, Fitch a déclaré que le pays connaissait « une croissance économique rapide et une stabilité politique et institutionnelle relative », mais que ces atouts sont contrebalancés par « des indicateurs de développement bas, une diversification limitée de l’économie et une position extérieure faible ». Quant à Standard & Poor’s, il avait attribué au Bénin une note B + en juillet dernier.
L’économie béninoise devrait connaître une croissance de 6,5% cette année, stimulée par un programme de réformes axé sur une dizaine de domaine, notamment les infrastructures et l’agriculture, ainsi que les investissements étrangers. Le Bénin était le troisième plus grand producteur de coton du continent africain en 2017 et le quatrième exportateur de noix de cajou en 2015. Le FMI, qui soutient le Bénin par le biais de divers programmes depuis plus de 20 ans, a écrit dans un rapport récent que la croissance «devrait rester élevée» en raison de la forte production agricole et de l’activité portuaire. La crise née de la fermeture des frontières avec le Nigéria depuis le 20 août 2019 pourrait contecarrer ces bonnes perspectives de l’économie béninoise et affaiblir du coup l’activité économique dépendante du géant voisin de l’Est
Pour rappel, le Bénin a levé 500 millions d’euros (567 millions USD) lors d’une première vente d’eurobonds en mars 2019. Les billets d’amortissement du Bénin, avec une échéance finale de 2026 et une durée de vie moyenne de six ans, rapportent 6%, soit moins que le discours initial annoncé autour de 6,375%.