Le ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle était sur le plateau spécial « Le temps de la moisson » à l’occasion des quatre ans de gestion de la Nouveau départ. Mahougnon Kakpo a, présenté à l’occasion, le point des actions engagées dans le secteur par le gouvernement, l’état actuel des lieux et les perspectives pour un meilleur rayonnement de ce secteur capital au développement de toute nation. La priorité est donnée à l’enseignement technique et professionnel pour créer davantage de valeur ajoutée et transformer la structure économique du Bénin.
Bidossessi WANOU
Donner priorité à l’enseignement et la formation technique et professionnel, faire du secteur de l’éducation un levier pour transformer la structure économique ; c’est là quelques ambitions du pouvoir en place au Bénin depuis avril 2016. Pour y parvenir, le diagnostique et l’état des lieux de ce sous secteur de l’éducation a été posé et méthodiquement, le gouvernement travaille progressivement à y apporter de solution et en renforçant chaque maillon faible. Et pour cause, « l’école est le lieu où l’on forme un capital humain capable de construire le développement. Donc, sans la formation, qu’elle soit générale ou professionnelle, il n’y a pas de développement. Lorsque vous êtes dans le domaine de l’éducation, il ne s’agit pas d’improviser » a expliqué Mahougnon Kakpo ministre en charge des enseignements secondaire, techniques et de la formation professionnelle. Dans son ambition de révéler le Bénin, le gouvernement entend donc compte énormément sur ce secteur. Malheureusement, l’Etat des lieux à l’arrivé né présageait de rien de bon. Au fait, a expliqué le ministre, « les infrastructures en place sont insuffisantes et obsolètes avec son corollaire de classes roulantes où un groupe d’élèves est à la maison tandis qu’il y a un autre au cours et vice-versa. Au niveau de la qualité de l’enseignement, ce n’était pas ce qui était recommandé car les programmes d’études étaient en déphasage avec ce que nous avons. En réalité, la plupart de ces programmes date de 1990. Au niveau de la gouvernance scolaire, ce n’était pas non plus ce qui était requis parce que n’importe qui pouvait diriger n’importe quel établissement. Sans le profil, l’on faisait des nominations à la tête de nos établissements. Ce qui ne pouvait pas induire une réelle performance. Au niveau de l’Enseignement et la Formation Techniques et Professionnels (EFTP), les équipements étaient complètement dépassés. Par exemple, nous avons un appareil qui permet de mesurer l’intensité de l’énergie qui date de 1953. Qu’est-ce que vous pouvez faire aujourd’hui avec un tel équipement? Dans l’EFTP surtout, nous avons une absence totale de l’implication du secteur privé. Et vous savez que sans le secteur privé, il n’y a pas de formation professionnelle parce que les professionnels sont à ce niveau-là et la liste n’est pas exhaustive. Ceci suppose une action urgente, ce qu’a entrepris le gouvernement aussitôt le gouvernement avec une série de réforme. Il s’agit de quatre projets qui ont des rubriques de construction des infrastructures. Avec l’Agence pour la Construction des Infrastructures du Secteur de l’Education (ACISE) mise en place par le Gouvernement et ces quatre projets, nous avons construit 1232 modules de salles de classe entièrement équipés. Ce qui fait 61.600 places assises que le Gouvernement a pu offrir à nos concitoyens en 4 ans. A tout cela, s’ajoute, la construction de plusieurs lycées pour amorcer un renforcement de l’axe formation technique et professionnelle abandonné jusque là au profit de l’enseignement général. Mais à côté de tout, ceci, un importe d’avoir un programme de qualité et un personnel compétent et qualifié pour la mission.
Dépolitisation et renforcement des capacités du personnel
« L’école ou la formation, ce n’est pas seulement un cadre physique » croit savoir le ministre Mahougnon Kakpo. Dans ce cadre, le gouvernement a procédé à une évaluation du système d’apprentissage ou du programme d’étude au Bénin ; l’Approche par compétence et ceux qui l’anime, les enseignants afin de mieux apprécier le point faible entre le personnel et le programme. C’est La raison d’être des évaluations diagnostiques pour apprécier le niveau du personnel et pouvoir au besoin accompagner les enseignants qui ont besoin d’être renforcé. Au demeurant, « l’APC est un système qui tient ; seulement, nous n’avons pas mis en place les dispositifs qu’il faut pour pouvoir réussir. Par exemple, les effectifs par classe et la formation des formateurs eux-mêmes parce que ceux qui doivent intervenir dans ce système n’ont pas le profil requis » a fait savoir le ministre. Les effectifs pléthoriques et l’insuffisance de personnel ou l’inéquation entre les missions et les qualifications étaient l’autre point faible. C’est alors que l gouvernement pour corriger le tir a initié la constitution d’une base de données d’aspirants au métier d’enseignant, où, on puisera pour suppléer au vide et pour s’assurer d’une meilleure sélection. Au bout, les objectifs sont attient et au delà du personnel pour les salles de classes, le gouvernement a engagé la formation du personnel d’encadrement, les inspecteurs, le plus haut degré dans ce niveau d’enseignement en recrutant 108 contre une prévision de 100 soit un léger dépassement. Cela permettrait une meilleure répartition et une facilité de gestion des zones sachant que jusque là, il y avait difficilement un pour certains départements. Il en est de même des conseillers pédagogique dont le gouvernement a considérablement augmenté le nombre pour un meilleur encadrement du personnel. Toujours dans le cadre de la dépolitisation, les nominations à la tête des établissements s’est en pleine reforme et se fera au bout de la réforme que conduit le gouvernement avec le Conseil national de l’éducation, l’instance technique et entièrement dépolitisée qui décide de tout dans le secteur. Il sérié d’initiative porteuse d’espoir car, « vous allez voir, dans quelques années, notre système éducatif sera exemplaire » a laisser entendre le ministre. Pour se mettre au pas de la révolution numérique, le MESTFP en collaboration avec le Ministère du numérique et de la digitalisation, a procédé à la construction de deux salles numériques multimédias dans chacun des 12 départements. Au niveau de l’Enseignement et la Formation Techniques et Professionnels, nous avions postulé qu’il n’y aura pas de formation sans le numérique. Au fait, le numérique sera une matière enseignée mais permettra également d’enseigner.
Renforcement de l’axe technique et autres défis majeurs
La formation professionnelle un pilier important de développement. C’est pourquoi, en droite ligne avec les documents d’orientation stratégique le Programme d’actions du gouvernement, le Plan national de développement, le Programme national de croissance pour le développement durable et nous avons tenu également compte du Plan sectoriel pour l’éducation post 2015. Aussi, le gouvernement a élaboré une stratégie qui a été réalisée de concert avec les Partenaire Techniques et Financiers et les les acteurs du système éducatif et en juillet 2019. Ce document qui a fait l’objet d’une Table ronde technique était apprécié par la plupart de ces acteurs. Les observations ont été faites et prises en compte et le document a été soumis au Gouvernement qui l’a adopté. En 2020, il a été organisé une Table ronde de recherche de partenariats pour la mise en œuvre de cette stratégie. Cette assise s’est soldée par un plein succès avec taux d’engagement de107% de la part des Partenaires techniques et financiers (PTF). Le secteur privé y prendra une part importante : « c’est ce que le marché de travail demande qui sera fait. Le secteur privé va s’impliquer sur le plan de la gouvernance administrative, sur le plan de la gouvernance pédagogique et sur le plan de la gouvernance financière » a expliqué le ministre qui a poursuivit qu’à partir de septembre prochain, il y aura une vague d’enseignants qui ira en formation initiale. C’est une réelle révolution que postule cette stratégie. Le Bénin est l’un des rares pays dans la sous-région à se doter d’une stratégie pour la relance de l’EFTP. La structure qui doit gérer et mettre en œuvre cette stratégie est déjà opérationnelle et nous avons déjà démarré. Je peux vous dire que c’est complètement rassurant et nous pouvons en être fiers. On tend donc vers un changement de paradigme entre l’enseignement général et celui technique et professionnel. Une part importante sera accordée à l’enseignement de l’anglais avec une refonte de la stratégie d’enseignement de cette langue, laquelle stratégie s’est d’emblée révélée inefficace. Sachant que l’enseignant est à l’avant garde de la formation, sa formation à lui reste tout autant préoccupante. C’est pour quoi, les écoles normales supérieures sont également au coure de cette réforme pour permettre de disposer de personnels apte à la mission. C’est sans compter l’alphabétisation, qui permettra un meilleur impact de la formation sur toute la population. En se satisfaisant de ce qui est fait sur le terrain, le ministre a réitéré la volonté du gouvernement et sa disponibilité à accompagner. « Au niveau de notre ministère, il est réservé un budget subséquent à cet effet pour que l’alphabétisation fonctionnelle puisse être réalisée. L’un des slogans, c’est ne laisser personne de côté. Que ces personnes aillent dans la formation formelle ou des éducations alternatives, il faut toujours les récupérer et c’est pour cela que le cursus de formation qui existe propose la voie formelle technologique, la voie formelle professionnelle et aussi la voie des éducations alternatives et vous pouvez entrer par la voie des éducations alternatives et retrouver la voie formelle selon les passerelles créées ». Pour finir, « les défis que nous avons à relever aujourd’hui au niveau du MESTFP, c’est de réussir d’abord la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour la relance et la professionnalisation de l’enseignement et la formation techniques et professionnels. Pour aller vite, nous avons déduit de cette Stratégie un plan d’urgence qui est déjà en application. Ensuite, réussir l’organisation de la Stratégie de l’enseignement secondaire général. Ce sont les défis majeurs au niveau du sous-secteur, a conclut le ministre qui a invité à nouveau les acteurs du secteur à pleinement joué pour partition pour l’atteinte des objectifs et le développement inclusif de tout le Bénin.