Principale source de financement des Organes de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), le Prélèvement communautaire de Solidarité (PCS) peine à être reversé par les Etats membres. En session extraordinaire le 24 février 2024 à Abuja, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union a exhorté les Etats débiteurs à se mettre à jour.
S.T.
Institué pour soutenir le financement des Organes de l’Uemoa, et faciliter une meilleure mise en œuvre des politiques sectorielles et le renforcement de la gouvernance de l’institution, le Prélèvement communautaire de Solidarité (PCS) enregistre, en dépit des multiples révisions de son taux à la baisse, une faible participation des Etats membres. Convaincue de l’importance de cette source de financement au bon fonctionnement de l’institution communautaire, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union a, au terme de sa dernière session, appelé les Etats redevables à s’acquitter de leurs arriérés de plusieurs années. Fixé à 0,8% depuis le 1er juillet 2017 au lieu de 1% autrefois, le PCS institué par Acte additionnel n° 04/96 du 10 mai 1996 est appliqué aux importations de l’ensemble des pays membres de l’Uemoa sur les produits en provenance des Etats tiers ou des Etats non Uemoa. Outre ce point qui a meublé les échanges au cours de la session, les Chefs d’Etat et de Gouvernement se sont penchés sur la situation socio-économique dans l’Union et les sanctions prises contre le Niger le 30 juillet 2023. A l’instar de la Cedeao, et pour sauvegarder l’unité africaine, la session a décidé de la levée des différentes sanctions prises contre le Niger pour soulager les populations. Il s’agit notamment de la levée des sanctions relatives à la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre le Niger et les pays de l’Uemoa ; le gel des avoirs de l’Etat du Niger ainsi que des entreprises publiques et parapubliques du pays logés dans les banques commerciales des Etats membres de l’Uemoa ; la suspension des opérations financières entre les banques du Niger et les banques installées dans les autres pays de l’Uemoa, etc. Au titre du bilan et de l’avenir de l’intégration, la Conférence s’est félicitée de la célébration du 30ème anniversaire de l’Uemoa, le 10 janvier 2024, qui a été l’occasion de mettre en évidence les performances et défis de l’Union. Au titre de la situation socio-économique dans l’Union, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont salué la « résilience remarquable » dont ont fait preuve les économies des Etats membres durant l’année 2023, en dépit du ralentissement économique à l’échelle mondiale et de la fragilité du climat sociopolitique et sécuritaire dans la sous-région. Il est à préciser que l’Union a maintenu un taux de croissance de 5,7%, similaire à celui de 2022. Quant au taux d’inflation, il a enregistré une baisse significative, passant de 7,4% en 2022 à 3,7% en 2023. Cette diminution s’explique par l’augmentation de l’offre de produits céréaliers et la persistance des mesures visant à contrôler le coût de la vie.