Alors que le programme AGOA expirera en septembre 2025, plusieurs pays africains font pression pour une prolongation anticipée de dix ans sans changement, afin de rassurer les entreprises et les nouveaux investisseurs.
S.T.
Au cours des derniers mois, plusieurs responsables américains, y compris la représentante adjointe des États-Unis pour le commerce extérieur chargée des affaires africaines, ont annoncé l’intention de l’administration Biden de réviser l’Accord de croissance et d’opportunités économiques en Afrique (African Growth and Opportunity Act/AGOA) ou de le remplacer par un nouvel accord commercial. Le 2 novembre, l’Union africaine (UA) a appelé le Congrès américain à renouveler l’AGOA, un régime de préférences commerciales accordé depuis l’an 2000 par les États-Unis aux pays d’Afrique subsaharienne, pour au moins dix années supplémentaires sans y apporter de modifications. Albert Muchanga, commissaire de l’UA au Développement économique, au Commerce, à l’Industrie et aux Mines, a souligné lors du 20e Forum de l’AGOA à Johannesburg qu’ « une prolongation de 10 à 20 ans du programme AGOA est essentielle pour la communauté des investisseurs. Toute durée inférieure serait source d’incertitudes ». Il a également ajouté que « toute modification de l’initiative ne devrait être envisagée qu’après la prolongation du programme ». L’AGOA, lancé en mai 2000, permet aux pays d’Afrique subsaharienne éligibles d’exporter plus de 1 700 produits vers les États-Unis sans payer de droits de douane. Chaque année, Washington actualise la liste des pays éligibles à l’AGOA, en tenant compte notamment de leur attachement à l’économie de marché, du respect de l’État de droit et des politiques de lutte contre la pauvreté, ainsi que des avancées ou des reculs démocratiques des pays concernés. Certains membres du Congrès américain soutiennent également la reconduction du régime de préférences commerciales, craignant que sa révision ne retarde ou ne compromette son renouvellement. Fin septembre dernier, le sénateur américain John Neely Kennedy avait présenté à la Chambre haute du Congrès un projet de loi portant sur la prorogation de l’AGOA jusqu’en 2045, estimant que le programme « aidera beaucoup les Américains à contrer l’influence croissante de la Chine en Afrique subsaharienne ». Cependant, certains responsables américains, dont Constance Hamilton, ont plaidé en faveur de la révision de l’AGOA ou de son remplacement par un nouvel accord commercial.