Premier pays à subir les affres du coronavirus depuis décembre 2019, la Chine qui désormais maîtrise ce mal sur son territoire, est devenu une grosse livreuse de masques de protection dans le monde. Même si avant tout, l’objectif est d’aider les pays à limiter les dégâts du virus, cette forte production suivie de livraison, se présente comme un atout pour relancer l’économie autrefois ralentie.
Sylvestre TCHOMAKOU
Des États Unis d’Amérique au continent européen, en passant par l’Afrique et même l’Asie, la Chine compte en milliards la quantité de masques de protection qu’elle livre et continue d’ailleurs de livrer aux Etats, contre le coronavirus. Ce pays qui a longtemps fait face à cette épidémie meurtrière sans attendre grand soutien des autres puissances, se trouve après 4 mois de rude combat, à fournir des équipements au monde entier. Absorbée par le virus, la France, a annoncé le samedi 04 avril 2020 par la voix de son ministre de la santé, Olivier Véran, que les commandes de masques atteignent près de deux milliards d’exemplaires pour se protéger du coronavirus. Le tout, pour un montant de près de 2 millions d’euros. Déjà le 29 mars, 10 millions de masques ont été envoyés vers la France. Cette commande, elle prend en compte les masques les plus performants (FFP2) et de l’équipement médical acheminé. Le pont aérien ainsi mis en place entre la Chine et l’Hexagone, ne se limite pas seulement à la France. Un Airbus A350-100, parti de Chine avec son bord 4 millions de masques à destination de quatre pays fondateurs d’Aibus, a livré une partie de sa carguaison en Allemagne avant d’atterir à Toulouse au cours de la première semaine d’avril. Une opération entièrement financée par Airbus. De leur côté, comptant à ce jour le plus grand nombre de contaminés, les Etats-Unis qui n’avaient pas très tôt envisagé le pire, se ruent vers les masques chinois. Le dernier épisode en date qui montre l’urgence, est une des commandes françaises qui, aurait été achetée par les Etats-Unis d’Amérique.
L’Afrique à la quête de masques et d’équipements chinois
Sur le continent africain, depuis l’avènement de l’épidémie, les masques, notamment chinois, pleuvent. Même si les États ne dénombre pas un si grand nombre de contaminés, comparativement aux pays de l’Europe, ils multiplient de virgilance. Le Bénin, selon les annonces du ministre Romuald Wadagni, a lancé la commande de 30 millions de masques de protection dont 5 millions ont été réceptionnés au cours de la semaine écoulée. Les commandes, au fur et à mesure que l’épidémie s’accroît, vont grandissantes. De même, les dons, il en existe chaque jour. On note entre autres, six millions offerts par la fondation Jack Ma ; un million par le groupe Huajian, géant mondial de la fabrication de chaussures ; un autre million de la part de Huawei, le mégagroupe des télécommunications. Toutes, des entreprises chinoises. A leur arrivée sur le sol africain, à Addis-Abeba, Alger ou Accra, les palettes de masques, combinaisons de protection, respirateurs ou kits de dépistage sont souvent réceptionnés par l’ambassadeur de la République populaire. Se positionnant aujourd’hui comme un grand fournisseur de masques et d’équipements au monde entier en cette période de crise sanitaire où l’économie du monde entier est en baisse, la Chine s’offre l’avantage de relancer son économie plus tôt que prévu par les statisques des institutions internationales. Au-delà du sommet économique de sa régence dans la production et la livraison des masques et équipements médicaux, ce positionnement de Pékin donnerait une plus-value à sa diplomatie auprès des Etats, notamment africains. Ceci, du moment où les grandes entreprises européennes spécialisées dans la fabrique de matériels médicaux sont pour la plupart en baisse de mains d’œuvre capable de contribuer au travail de chaîne. Bien qu’à côté de la Chine, le Singapour reçoit aussi des commandes, la première resterait un livreur plus convoité en raison de la technologie avancée qu’elle met à contribution pour arriver à vite servir les demandes. De toutes les façcons, en attendant que les autres puissances ne se relèvent surtout dans leurs industries, la Chine, à travers ses industries, semble saisir le vide pour rebatir son économie touchée par la crise du Covid-19.