Le conclave gouvernemental de ce mercredi 03 avril 2024 tenu en présence du Président de la République a autorisé l’adoption du Plan national d’Investissements agricoles et de Sécurité alimentaire et nutritionnelle 2022-2025.
Belmondo ATIKPO
Pour relever les défis liés à l’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle au Bénin, l’exécutif via le Conseil des ministres de ce mercredi 03 avril 2024, a adopté le Plan national d’Investissements agricoles et de Sécurité alimentaire et nutritionnelle 2022-2025. Ce projet agricole vise notamment à mettre en place des ressources additionnelles nécessaires à la mise en œuvre effective du PAG, volet Agriculture et des mesures d’accompagnement, dans une stratégie de territorialisation du développement agricole et de décentralisation. Le Plan national d’Investissements agricoles et de Sécurité alimentaire et nutritionnelle 2022-2025 est accompagné d’un dispositif de suivi-évaluation impliquant tous les acteurs publics et privés. Ce dispositif vise à rendre compte périodiquement du niveau d’atteinte des objectifs et à opérer des ajustements si nécessaire pour maximiser l’impact sur la population. Dans ce programme de développement agricole, l’Etat apportera son soutien aux Exploitations Agricoles Familiales (EAF) pour leur permettre d’aller vers une professionnalisation progressive. Il s’agira pour leurs organisations d’améliorer la fourniture des services économiques à leurs membres, notamment en termes de facilitation d’accès aux intrants de qualité (y compris les intrants biologiques), aux crédits et assurances agricoles et aux informations sur le marché. Ces appuis aux Exploitations Agricoles permettront de renforcer leur rôle central et essentiel pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle du Pays et renforcer la résilience des populations vulnérables. Le secteur privé devra s’investir dans la création des entreprises agricoles et agro-alimentaires (y compris les Petites et Moyennes Entreprises, PME), pour améliorer le niveau de transformation des produits agricoles et leur conférer plus de valeur ajoutée. Des investissements agricoles structurants seront mis en place grâce au Partenariat Public-Privé (PPP). Ceci permettra de créer des emplois et d’améliorer la balance commerciale, voire les recettes fiscales. La mise en œuvre du PSDSA s’appuiera donc à la fois sur les Exploitations Agricoles Familiales et sur le secteur privé (PME et entreprises agroalimentaires), en renforçant leurs complémentarités et en favorisant leur intégration dans les Chaînes de Valeurs Ajoutées inclusives et leurs connexions aux marchés. Pour ce faire, l’Etat doit améliorer l’environnement institutionnel, promouvoir la formation, la recherche, l’appui conseil, investir dans les grandes infrastructures structurantes (pistes de désenclavement, aménagements hydroagricoles, construction/rénovation des marchés, etc.) et faciliter l’accès à la terre et aux financements.
Les filières végétales telles que le soja, le karité, le palmier à huile, l’igname, la patate douce, les légumineuses, les agrumes, la banane plantain, les plantes aromatiques ainsi que les filières d’élevage non conventionnel telles que le lapin, l’escargot sont retenues au côté des filières prioritaires. Elles contribuent significativement, mais à des degrés divers, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations béninoises tout en générant des revenus supplémentaires aux petits producteurs, et principalement aux productrices. Le soja, le karité, l’huile de palme et l’igname contribuent de manière non négligeable à la croissance de l’économie nationale. Certaines de ces filières constituent des filières locomotives pour les Pôles de Développement Agricole (PDA) où elles sont le plus développées et constituent des sources potentielles de croissance pour les communes rurales.