Réuni en Conseil d’administration, le Fonds monétaire international (FMI), a annoncé, mercredi 5 juillet 2023, avoir approuvé au profit du Niger, de nouveaux financements pour accompagner le pays dans la résilience face au changement climatique. Un appui qui devrait aider le pays à mieux intégrer les questions liées au climat.
Sylvestre TCHOMAKOU
Pays fortement en proie au changement climatique, outre la situation sécuritaire assez délicate, le Niger reçoit du soutien du Fonds Monétaire International (FMI) pour accroître sa résilience au changement climatique. Rendue public à travers le communiqué N°23/256, cet appui qui intervient dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FSR) nouvellement créée, permet au Niger de bénéficier d’environ 131,5 millions de dollars du FMI. Le FSR, a annoncé le Fonds international, soutiendra le programme des autorités visant à renforcer la résilience au changement climatique et contribuera à mobiliser des financements supplémentaires pour les investissements liés au climat. Aussi, le Conseil d’administration du FMI, pour la troisième revue au titre de l’accord de facilité élargie de crédit pour le Niger, indique avoir également conclu un décaissement immédiat d’environ 26,3 millions de dollars. Le programme, lit-on dans le communiqué final, a été prolongé de six mois jusqu’en juin 2025 afin de laisser suffisamment de temps pour mettre en œuvre les principales réformes et soutenir les efforts d’assainissement budgétaire des autorités. A sa réunion, le Conseil d’administration du Fonds n’a pas manqué d’apprécier les efforts des autorités nigériennes dans la mise en œuvre de leur programme de réforme économique malgré une situation sécuritaire difficile et des chocs climatiques. « L’économie nigérienne a résisté à de multiples chocs au cours des dernières années, notamment la pandémie de COVID-19, la détérioration de la situation sécuritaire dans la région du Sahel et les chocs climatiques. Les perspectives restent favorables, avec le démarrage des exportations de pétrole brut par le nouvel oléoduc vers la côte béninoise. Néanmoins, les risques à la baisse soulignent l’importance des réformes qui favorisent une croissance résiliente et inclusive et renforcent la résilience de l’économie aux chocs. », a confié Antoinette Sayeh, Directrice générale adjointe et Présidente par intérim du Conseil, au terme des discussions.
Pour le FMI, le plan d’assainissement budgétaire des autorités vise à juste titre à assurer un retour progressif aux critères de convergence de l’UEMOA d’ici 2025. La mise en œuvre constante de mesures visant à améliorer la mobilisation des recettes intérieures, soutenue par des efforts de numérisation, est, note le communiqué, essentielle pour créer un espace budgétaire pour les dépenses sociales et de développement prioritaires. « Les réformes visant à améliorer l’efficacité et la qualité des dépenses publiques sont importantes. Le resserrement des conditions de financement nécessite une politique d’endettement prudente et des efforts continus pour donner la priorité aux prêts concessionnels. Des mesures importantes sont prises pour adopter une stratégie bien conçue de gestion des revenus pétroliers qui garantit une gestion transparente et prudente de ces ressources ».
Du reste, il importe de préciser, selon le FMI, que le programme RSF soutiendra le programme des autorités visant à renforcer la résilience au changement climatique. L’accent mis sur l’intégration des considérations liées au climat dans le cadre de la politique macroéconomique du Niger est essentiel pour la réalisation des engagements climatiques. Les réformes dans le cadre du CSR devraient renforcer la planification et la budgétisation des dépenses liées au climat, intégrer les questions liées au climat dans la gestion des investissements publics, améliorer la planification et la gestion budgétaires tenant compte des catastrophes et promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables.