Le taux d’inflation galopante au Nigéria n’est pas sans cause, croit savoir « Bode Agusto » dans un rapport. C’est le fait de la démographie.
Bidossessi WANOU
Selon le rapport « Bode Agusto » qui s’est intéressé au mouvement du taux de change du Nigéria par rapport au dollar américain dans un contexte de hausse du taux d’inflation, une gestion adéquate de la démographie avec l’amélioration de la productivité sont les solutions à la maîtrise durable de l’inflation au Nigéria. Ainsi, le contrôle du taux de croissance démographique croissant serait une panacée possible à la pression inflationniste selon le rapport intitulé : « Nigeria – Gestion du taux de change » réalisé par Bode Agusto. On note que la démographie au Nigéria prend une proportion assez inquiétante. A propos, « le Nigeria ajoute cinq millions de personnes à sa population chaque année. Cela se traduit par une augmentation significative de la demande de nourriture, de logements, de vêtements, de soins de santé et d’autres choses. En plus de cela, plus de 22 millions de Nigérians, désireux et capables de travailler, sont au chômage. Nous pensons que si le Nigeria est mieux à même de gérer sa croissance démographique (demande) et peut faire en sorte qu’une plus grande proportion de sa population travaille et produise (offre), elle peut réduire considérablement l’inflation à long terme », a détaillé Bode Agusto. Contre 206,14 millions enregistrés en 2020, le Nigéria a atteint 211,4 à fin 2021, soit une augmentation de 2,6 %. C’est carrément un rythme de plus de 5 millions de personnes supplémentaires qui a été enregistré en un an. Abordant le taux de change, il s’est intéressé aux effets de change flottant actuellement adopté par la Banque centrale du Nigéria. Seuls les pays qui gagnent beaucoup de dollars américains peuvent effectivement adopter un système de taux de change indexé, croit savoir en effet Bode Agusto. « Les pays qui gagnent beaucoup d’USD peuvent arrimer leurs devises à l’USD. Les exemples les plus marquants sont les pays riches en pétrole que sont l’Arabie saoudite (depuis 2003) et le Qatar (depuis 2001), mais il en existe d’autres comme le Panama (depuis 1904) et le Belize (depuis 1978). Tous ces pays vendraient des dollars américains à des acheteurs consentants aux taux de change qu’ils ont fixés. « Le Nigeria peut-il vendre des USD à 420 N/1 $ à tous ceux qui veulent acheter ? Le fait que le Nigeria ne peut pas a conduit au développement d’un marché parallèle qui commande une grande prime. À 420 N/1 $, tout le monde veut acheter des USD à la Banque centrale du Nigeria (CBN) mais personne ne veut les vendre. Cela signifie qu’un taux de 420 N/1 $ est inférieur à l’équilibre et n’est pas viable. Le Nigeria a tenté à plusieurs reprises dans le passé d’arrimer le NGN à l’USD et a échoué à chaque fois ». Dans ses analyses, l’étude a préconisé une parité mobile. En clair, le pays commence à un taux de change LCY/USD proche du marché, puis laisse sa devise se déprécier (ou s’apprécier) par rapport à l’USD d’une valeur proche de la différence d’inflation annuelle. « C’est l’option que nous recommandons pour le Nigeria », lit-on dans ce rapport.