Elu en août, le président Kényan William Ruto a manifesté sa détermination à réformer le régime fiscal kenyan suivant les besoins de l’économie. Ceci en taxant plus les fortunes que les activités commerciales. L’annonce a été faite lors de son premier discours devant de parlement le 29 septembre 2022.
Bidossessi WANOU
« Le gouvernement augmentera l’impôt sur les richesses accumulées par les Kényans les plus nantis plutôt que d’obtenir des fonds supplémentaires auprès des travailleurs et des commerçants », ainsi s’est exprimé face au Parlement, le président kényan, William Ruto. A l’en croire, le nouveau système fiscal« doit être équitable, efficace »et« la charge fiscale doit refléter la capacité de payer« de chaque contribuable. Ce sont-là les convictions du président du Kénya, William Ruto qui a affiché sa volonté de taxer un peu plus les fortunes dans son pays. Face à l’augmentation de la dette du pays, le gouvernement kényan entend limiter le recours à la dette. Il entend compter sur des ressources fiscales pour accroître sa capacité de mobilisation de fonds propre en vue de financer le développement.« Nous taxons trop le commerce et pas assez la richesse », a fait savoir en effet le président Ruto qui a annoncé l’instauration d’impôt sur les grandes fortunes et les personnes à haut revenu. «Nous surimposons le commerce et sous-imposons la richesse. Nous allons proposer des mesures fiscales à même de nous faire avancer dans la bonne direction », a indiqué le président kényan, William Ruto. Ce nouvel impôt sur la fortune a expliqué le président, sera calculé sur la valeur nette de la richesse des personnes concernées, après déduction des dettes. Tous les biens à savoir l’argent liquide, les investissements, la propriété d’entreprises et tous les biens immobiliers et d’autres actifs sont concernés. Il devrait être perçu chaque chaque année, en fonction de la valeur marchande des actifs des nantis. Ce sera une première en Afrique si cela venait à se concrétiser. Dans certains pays comme le Bénin, une telle imposition existe dans les dispositions, l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) et devraient permettre de taxer les nantis suivant leurs avoirs mais toujours est-il qu’elle n’est pas appliqué où, carrément, est resté un instrument opposé souvent pour faire chantage à certains citoyens tenterait de ne pas se plier aux désidératas de l’Etat. Ainsi, l’Impôt sur la fortune (ISF), ce sera une première sur le continent. A ce jour, il n’est appliqué que dans quelques pays et ne pèse que 4% seulement de la fiscalité dans le monde, selon l’ONG Oxfam. L’objectif qui sous-tend généralement son institution est la redistribution de la richesse. Mais selon d’autres, elle a des revers pour les pays partisans de cet impôt, car, il engendre l’expatriation fiscale. Au Kenya, il faut noter que l’annonce de cet impôt fait partie des promesses électorales du président élu, William Ruto.
Et si le Bénin et d’autres pays africains suivaient l’exemple ?
Combien ne sont-ils pas les africains à nourrir les paradis fiscaux au monde ? On dénombre dans les Etats de nombreux nantis qui préfèrent épargner ailleurs et ne pas se rendre utiles à leur Etat. En plus, dans un contexte où l’endettement des pays a besoin d’être maitrisé et sachant que l’Etat éprouve le besoin constant de mobiliser toujours un peu plus de ressources pour financer le développement qui accroît le confort des plus riches, le Bénin pourrait aller également sur cette piste. La redistribution de la richesse nationale a souvent posé problème, les uns étant souvent plus gavés que les autres. Ce sera une voie pour prélever sur ceux qui ont en ont de trop pour soutenir le développement inclusif et lutter efficacement contre la pauvreté. Imposer le train de vie des citoyens les plus aisés, serait une source supplémentaire de devises qui permettrait aux Etats comme le Bénin de redéfinir son assiette fiscale en l’élargissant.