Lors de la 6ème édition des Financial Afrik Awards, tenue les 27 et 28 janvier 2025, le Président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), Serge Ekue, a abordé un sujet important pour l’avenir de l’Afrique : la coopération stratégique avec le monde arabe. Dans son discours lors du premier panel intitulé « Le Conseil de la finance afro-arabe : une nouvelle ère », M. Ekue a souligné les multiples opportunités de collaboration entre les deux régions, avec pour objectif de favoriser le développement durable de l’Afrique à travers des investissements financiers et des transferts de technologie.
Le Président de la BODA, Serge Ekue a mis en lumière les atouts considérables de l’Afrique : une population jeune et dynamique, des ressources humaines de plus en plus qualifiées, ainsi qu’un continent riche en ressources naturelles. Selon lui, l’Afrique n’est pas seulement l’avenir du monde, mais elle incarne déjà une réalité de croissance économique, particulièrement portée par sa jeunesse et ses ressources inexploitées. L’Afrique dispose de terres arables, d’un climat propice à l’agriculture, et d’un immense potentiel pour les énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire.
La Péninsule Arabe, un partenaire clé pour l’Afrique
L’une des pierres angulaires de l’intervention de Serge Ekue a été de souligner le rôle stratégique que pourrait jouer la péninsule arabique dans le développement de l’Afrique. Il a expliqué que le monde arabe, avec sa forte capacité d’investissement, peut offrir à l’Afrique les ressources nécessaires pour transformer son potentiel en succès concret. Ce partenariat va au-delà des simples investissements financiers ; il inclut également un apport technologique crucial dans des domaines stratégiques tels que la pharmacie, la médecine, l’agriculture et l’énergie solaire. Le monde arabe, qui maîtrise des technologies avancées, pourrait jouer un rôle central dans la transformation de l’Afrique, en particulier en matière de santé et de technologies agricoles. L’exemple de la transition vers des solutions énergétiques plus rentables grâce aux avancées en énergie solaire a été particulièrement mis en avant par M. Ekue. Autrefois peu compétitive, l’énergie solaire est désormais une alternative viable et économique, offrant une solution durable aux défis énergétiques de l’Afrique.
Une coopération financière concrète et durable
Le Président de la BOAD a également mis en lumière les résultats concrets de cette coopération en matière de financement. La Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (BADEA) a investi près de 600 millions de dollars en capital, et non en dette, dans des projets de développement en Afrique. Cette distinction, selon Ekue, est importante car elle reflète une approche financière plus soutenable pour les pays africains, contrairement à des financements par la dette qui peuvent être lourds à porter sur le long terme. Ce type de coopération financière permet de financer des projets tout en garantissant leur rentabilité et leur durabilité.
Exemples concrets de collaboration : Le cas de la Côte d’Ivoire
Un autre exemple de coopération fructueuse entre le monde arabe et l’Afrique a été présenté par Serge Ekue, avec un projet syndiqué en préparation pour la République de Côte d’Ivoire. En collaboration avec la Banque africaine de développement et le Fonds de l’OPEP, ce projet témoigne de la capacité des institutions financières africaines et arabes à unir leurs forces pour financer des projets d’infrastructure cruciaux pour le développement économique de l’Afrique. Pour Serge Ekue, la coopération entre l’Afrique et le monde arabe est bien plus qu’un simple partenariat économique. C’est un levier puissant pour répondre aux besoins de développement du continent. À travers des investissements en capital et le partage de technologies avancées, l’Afrique peut transformer son potentiel en un moteur de croissance durable. Le message est clair : il est temps de capitaliser sur cette coopération pour construire un avenir commun.
Le développement de l’Afrique ne se fera pas uniquement par des ressources locales. L’expérience et le savoir-faire des partenaires internationaux, comme les pays de la péninsule arabique, sont essentiels pour accompagner cette transformation. C’est en unissant les forces de l’Afrique et du monde arabe que les deux régions pourront réellement ouvrir une nouvelle ère de prospérité partagée.
