L’inconfort dans lequel plonge la fermeture des frontières terrestres du Nigéria avec ses pays limitrophes, au-delà des automobilistes et motocyclistes qui en souffrent plus en raison de la flambée du prix du liquide inflammable, ne manque pas de faire le ménage dans le milieu des commerçants de ce produit qui ne manquent pas les grandes occasions pour se faire de gros chiffres d’affaires.Moins d’acteurs, on en compte désormais.
Sylvestre TCHOMAKOU
Bien qu’accros des profits vertigineux qu’offre l’essence de contrebande en période d’ambiance glaciale entre le Bénin et le Nigéria, les acteurs du liquide inflammable dit « Kpayo » semble, face à la fermeture de la frontière du Nigéria avec le Bénin depuis le 21 août 2019, être en manque de génie. En effet, depuis que court la fermeture des frontières terrestres du Nigéria avec les pays limitrophes, notamment le Bénin, s’il est une réalité que le coût du litre de l’essence a, dans les premiers moments de la crise connu le double du prix habituel (soit de 325 FCFA à 900 FCFA, voire 1000 FCFA par endroit) du niveau de l’informel avec une floraison des points d’approvisionnement, il n’en demeure pas moins que nombre de points de vente se sont abonnés aux acteurs (vendeurs) absents. Conséquence, les stations-services autrefois reléguées au second rang par les automobilistes et motocyclistes sont davantage, du moins pour le moment, préférées. De Calavi à Cotonou en passant par d’autres villes du Bénin telles que Bohicon, Allada, Sékou, etc., le constat est palpable. Si de par le passé, des points de vente d’essence de contrebande, on en dénombrait assez et très rapprochés,la distance se fait de plus en plus grande. Pour cause, les difficultés d’accès au marché d’approvisionnement informel s’étant accrues avec le véto du Nigéria vis-à-vis des pays frontaliers, battre en retrait semble être la formule idéale pour ces commerçants de l’informel. Mieux, outre l’effectivité de la multiplication des stations-services, la différence du prix (535 FCFA dans les stations-services et 550 FCFA, 575 FCFA et 600 FCFA dans les points de vente informelle) semble être l’autre raison de la préférence.
L’essence de contrebande, bientôt du passé
Pendant longtemps, la lutte contre l’essence de contrebande a été au cœur des actions des gouvernements qui se sont succédé au Bénin. Quoiqu’ayant échoué pour multiples raisons, ce combat qui se veut de mieux réorganiser ladite activité présente de beaux jours en perspective. En effet, si l’ouverture des frontières actuellement fermées devrait passer par l’engagement des Etats concernés à en découdre avec l’informel sous toutes ses formes et principalement la contrebande de l’essence, tel que cela s’observe déjà, la disparition de ce secteur d’activité arrive à grands pas. Puisqu’aux gros maux, de gros moyens dit-on, tout en s’inscrivant dans la dynamique du formel, l’Etat a tout à gagner en aidant ces milliers d’acteurs concernés à aller vers des moyens plus sécurisés tels les mini-citernes jadis proposés en lieu et place des bouteilles exposées le long des voies, en même temps sources d’incendies.