En novembre prochain, la Conférence économique africaine explorera les défis et perspectives de l’industrialisation en Afrique, nécessaire au développement durable de l’Afrique. Un appel à contributions est lancé pour retenir les communications sur les politiques et les solutions pertinentes.

Aké MIDA
La dix-huitième Conférence économique africaine (Cea 2023) se tiendra du 16 au 18 novembre prochain à Addis-Abeba en Éthiopie, sous le thème « Les impératifs du développement industriel durable en Afrique ». Un appel à contributions pour des articles de recherche et des documents de politique est lancé pour la soumission de communications avant le 31 août prochain.
Organisé conjointement par la Banque africaine de développement, la Commission économique pour l’Afrique (Cea) et le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), l’événement se déroulera en mode hybride : certains participants y assisteront physiquement et d’autres virtuellement. Il réunira, entre autres, des décideurs, des experts en industrialisation, le secteur privé, des chercheurs et des jeunes.
La conférence s’articulera autour de quatre sous-thèmes à savoir « Industrialisation et intégration des chaînes de valeur mondiales en Afrique », « L’industrialisation durable : la nouvelle frontière », « Financement de l’industrialisation de l’Afrique » et « La Zleca et l’industrialisation de l’Afrique ».
Les participants passeront en revue l’expérience d’industrialisation du continent pour identifier les défis rencontrés, les leçons apprises, les opportunités et les stratégies pour tirer parti de l’industrialisation afin de tirer pleinement parti de son potentiel pour assurer la sécurité économique et le développement durable de l’Afrique. Elle offrira également une plateforme aux universitaires et aux jeunes chercheurs pour présenter leurs recherches axées sur les solutions aux décideurs politiques et aux décideurs sur la manière de renforcer l’effort d’industrialisation de l’Afrique pour atteindre les objectifs de développement durable (Odd) et les aspirations de l’Agenda 2063 de l’Union africaine pour une Afrique que nous voulons qui ne laisse personne de côté.
Enjeux
La crise sanitaire de Covid-19 a mis en évidence les insuffisances structurelles des industries sur le continent, notamment la dépendance du continent à l’égard des produits manufacturés et des biens intermédiaires étrangers, en particulier des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux nécessaires à la riposte. Aussi, la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales pendant la pandémie a également révélé la faible intégration de l’Afrique dans les chaînes de valeur mondiales, à l’exception de quelques pays.
La plupart des pays africains font des progrès réguliers mais lents en matière de développement industriel. D’après l’Indice d’industrialisation de la Bad, 37 des 52 pays membres de la région ont amélioré leur score d’industrialisation au cours de la période 2010-2021. Les autres n’ont enregistré qu’une amélioration marginale.
Principal forum de discussion des préoccupations urgentes de l’Afrique, la Cea se concentre donc sur l’industrialisation en tant qu’impératif pour l’Afrique. L’accent sera mis sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) qui vise à accélérer l’intégration continentale par la création d’un marché continental unique pour les biens et les services, ainsi que d’une union douanière avec libre circulation des capitaux et des personnes, tout en favorisant un secteur manufacturier plus compétitif et en favorisant la diversification économique.
En fait, le commerce intra-africain de produits manufacturés reste faible. Il représente 16 % du commerce total en 2014 contre 10 % en 2000, selon la Bad. La Zleca contribuera à doubler la production du secteur manufacturier à plus de 1 billion de dollars et créera potentiellement 14 millions d’emplois stables et bien rémunérés supplémentaires, suivant les projections.