Les agriculteurs et les entreprises agricoles africaines qui rêvent d’exporter leurs produits vers la Chine doivent se détromper car le géant économique asiatique compte leur mener la vie dure. Une semaine seulement après avoir autorisé 15 entreprises agricoles du Kenya d’exporter leurs avocats, la Chine exige qu’elles payent une taxe d’importation de 7%. La rage monte à Nairobi.
Issa SIKITI DA SILVA
« Le droit d’importation de 7% prélevé sur les exportateurs d’avocats kényans en Chine est trop élevé et ronge leurs revenus, et nous voulons qu’il soit aboli », a déclaré Benjamin Tito, responsable du Département de l’horticulture, cité par le journal « Business Daily ».
A en croire le Département de l’horticulture, la taxe aura un impact négatif sur les revenus des agriculteurs exportateurs des fruits, ce qui signifie que ce prélèvement rendra les produits du Kenya moins compétitifs sur le marché car ils seront plus chers.
Le Kenya, qui en 2021 a dépassé l’Afrique du Sud en devenant le premier exportateur d’avocats d’Afrique, en est actuellement le troisième producteur mondial. Chaque année au Kenya, la saison des avocats ressemble à un festival et dans la capitale Nairobi les rues sont bondées de ces fruits verts vendus très moins cher.
« Nous avons produit beaucoup d’avocats ces derniers temps, mais il n’y a pas assez de marchés pour les vendre. Localement, ça coûte très moins cher et ça ne nous rapporte presque rien. Je pense que nous avons grandement besoin des marchés étrangers, sinon ça ne va pas. C’est une bonne nouvelle que la Chine nous ouvre ses portes », a indiqué Esther, une grossiste d’avocats.
De l’Afrique à la Chine
Le commerce entre la Chine et l’Afrique continue de se développer, selon les experts. En 2021, l’Afrique a exporté des biens d’une valeur de 105,9 milliards de dollars vers la Chine, soit une augmentation de 43,7% par rapport à l’année précédente, selon les chiffres de l’Administration générale chinoise des douanes.
Les exportations de l’Afrique vers la Chine sont dominées par les matières premières et les produits non transformés tels que le pétrole, le cuivre, le fer et le bois. Ces dernières années, la Chine a également signé des accords commerciaux avec certains pays africains pour importer des produits agricoles tels que les avocats, les piments, les noix de cajou, les graines de sésame et les épices, selon le quotidien chinois South China Morning Post.