(1000 entreprises enquêtées)
La Chambre de Commerce d’Industrie du Bénin a évalué à travers une enquête, les entreprises béninoises. Ce sondage a été réalisé par l’OCIS de la CCI Bénin dans le but de disposer des données nécessaires pour apprécier l’évolution des entreprises au cours de l’année 2024 et les perspectives pour cette année 2025.
Belmondo ATIKPO
La Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCI Bénin), à travers son Observatoire du Commerce, de l’Industrie et des Services (OCIS), a mené cette enquête auprès de 1000 entreprises sur l’évolution des entreprises et les perspectives pour 2025. Cette enquête révèle qu’ : « en 2024, les entreprises béninoises ont traversé une année difficile, marquée par une performance globalement faible par rapport à 2023. 77% des entreprises ont jugé leur performance moyenne ou médiocre en 2024. Les principales raisons incluent la morosité économique, les réformes en cours, et des obstacles tels que l’interdiction d’exportation de certains produits et l’insolvabilité de certaines structures de l’État ». Selon les résultats de cette enquête sur l’évolution des entreprises, l’année écoulée a été jugée moyenne par 77 % des entreprises interrogées, en raison d’une conjoncture économique morose émanant de différentes crises mondiales. Les secteurs de l’industrie (66 %), de l’artisanat (61 %) et des services (57 %) ont été particulièrement affectés. Plusieurs facteurs expliquent cette contre-performance, notamment la cherté de la vie, la baisse des ventes, l’accès limité aux marchés publics, la fermeture de la frontière Bénin-Niger et la dévaluation du naira et du cedi. Côté chiffre d’affaires, la tendance est à la baisse. 68 % des entreprises ont déclaré une stagnation ou une régression de leurs revenus. Les secteurs les plus touchés sont les services (47,2 %), l’artisanat (39,5 %) et le commerce (38,2 %). En parallèle, la situation financière des entreprises s’est dégradée, avec 75 % d’entre elles signalant des difficultés, surtout dans les services et le commerce. Pour beaucoup, cela s’est traduit par une réduction des effectifs, une baisse des investissements et une difficulté accrue à honorer leurs engagements financiers. Parmi les obstacles majeurs rencontrés, l’accès aux institutions financières est cité par 39 % des entreprises comme un frein important à leur développement. Pourtant, 56 % des entreprises interrogées n’ont pas sollicité de prêts ces trois dernières années, souvent en raison de procédures complexes, de garanties trop élevées ou de taux d’intérêts jugés défavorables.
Les PME à la traine
De plus, les Petites et moyennes entreprises (Pme) et les Très petites entreprises (Tpe) restent les plus vulnérables face à cette contrainte, ayant un accès plus restreint aux mécanismes de soutien financier existants. Cette situation limite leur capacité d’innovation et de développement à long terme. En outre, plusieurs chefs d’entreprise évoquent un manque d’accompagnement des structures de financement pour adapter les offres aux réalités économiques actuelles. Certaines initiatives de microcrédit et de soutien aux Pme existent, mais leur impact reste limité par une couverture insuffisante et des conditions d’accès restrictives. Seulement 23% des entreprises ont répondu que l’activité a été bonne. L’analyse par région révèle que l’activité des entreprises a évolué avec une tendance moyenne beaucoup plus dans les régions de Porto-Novo (65%), d’Abomey (64%), de Cotonou/Littoral (58%) et Parakou (58%). Ces régions affichent une tendance au-dessus de l’ensemble national qui est de 56%. Pour ce qui est de l’analyse sectorielle, il ressort que cette tendance est beaucoup plus marquée dans les secteurs de l’Industrie (66%), de l’Artisanat (61%) et des Services (57%), au-dessus de l’ensemble national. Malgré ces difficultés, 91 % des entreprises se montrent confiantes quant à l’avenir, estimant que l’activité économique en 2025 sera bonne ou très bonne. Ce regain d’optimisme repose sur plusieurs facteurs, dont la stabilisation des réformes économiques, la relance de certains marchés d’exportation et la diversification des sources de financement. L’augmentation attendue des investissements et du recrutement, traduit une volonté de rebondir. Les entreprises comptent également sur la mise en place de mesures incitatives par l’État qui ne cesse de multiplier les initiatives pour garantir un climat des affaires favorable. Entre autres mesures incitatives, une meilleure fluidité dans l’accès aux marchés publics, des allègements fiscaux ciblés et un renforcement des dispositifs de formation et d’accompagnement technique. L’année 2025 s’annonce donc sous le signe de la relance, avec une économie qui devra relever les défis structurels tout en capitalisant sur les opportunités émergentes. La capacité des entreprises à s’adapter et à innover sera déterminante pour concrétiser ces perspectives prometteuses.